Avis :

Haaa ! Voilà un manga qui porte à discussion.  Meian est une maison d’édition qui commence à faire parler d’elle avec, entre autres, dans son catalogue des séries telles que Kingdom, Egregor ou The Swordsman…. Et qu’il est bon que de telles éditions fassent le choix de sortir des titres qui sortent du lot !  Car c’est évidemment le cas des 7 Ninjas d’Efu…

L’auteur, Yamaguchi Takayki compte déjà plusieurs séries a son actif, dont Shigurui qui est une adaptation du roman “Surugajô Gozenjiai” (le tournoi du château Suruga) de l’écrivain Norio Nanjô.  Il y dépeint le portrait d’un Japon médiéval dont la beauté n’a d’égale que la cruauté.  Il n’en est donc pas à son premier essai de style et continue sur sa lancée avec cette nouvelle série Les 7 Ninjas d'Efu, se déroulant au Japon, en l’an 1615. 

Alors tout d’abord, soyons clair, cette série est réservée à un public averti et n’est pas à mettre entre des mains innocentes.

Qui dit samouraïs, dit époque d’Edo et dit Tokugawa.  Car c’est en effet le Shogun Ieyasu Tokugawa qui choisit Edo (aujourd’hui Tokyo) comme capitale pour le règne de sa dynastie, d’où le nom de l’époque.  C’est de cette soif de pouvoir que parle ce manga.  Alors, pour ceux qui n’y connaissent rien, Ieyasu Tokugawa va prendre le pouvoir sur l’ancien dirigeant Toyotomi Hideoshi et faire une grande purge avec tous les membres de sa famille ainsi que ses alliés et fidèles (ça en fait du monde !) pour éviter toute rébellion possible.  Le nom de Tokugawa inspire la terreur et on lui donne même certains pouvoirs surnaturels, tel un démon…

Et des démons il y en a dans ce manga !  Fiou !  Je ne m’attendais pas à cela en ouvrant ce premier volume !  Je dois avouer que l’histoire en elle-même doit être vue pour ce qu’elle est, une épopée fantasmagorique clairement surjouée.  Ne vous dites pas « Non, mais c’est un peu trop là! » ou « Sérieusement ? » car oui, tout est poussé à l’extrême.  C’est une ode au gore fantastique ! Lorsqu’on en prend conscience, on peut apprécier notre lecture… Si vous êtes trop fermé, passez votre chemin.

Pour le scénario, on a vite compris le schéma, surtout qu’on nous annonce dès le départ qu’il y aura 7 ninjas Onshin. Le fil conducteur est posé très vite et il est clair que l’on peut s’attendre à ce qui va se passer.  Mais, chaque histoire indépendante a son charme et ses rebondissements, certains personnages sortent du lot, comme Gonkûro, le sumo dans le deuxième tome. Par contre,  d’autres sont flokloriques ! Comme Harara, le démon au visage humain… (Attention spoiler) Je dois avouer avoir ris lorsqu’il a biflé (oui j’ai bien dit "biflé"…) une nonne.  Et encore plus couper une tête avec son attribut, faut le faire ! 

Il est peut être possible de se perdre avec les différentes histoires et personnages, il y en a beaucoup et il faut s’accrocher pour bien suivre le fil.  Mais j'ai apprécié ces tomes!

Et le dessin on en parle ?

 C’est ce qui m’a le plus surpris (enfin presque…) ! Mais comment ne pas penser à Berserk ?  Un des personnages, Ren le proxénète, est réellement le portrait craché de Guts, le héros de cette série… Clin d’oeil ou pas ?  C’est un dessin que j’aime beaucoup, il diffère des autres mangas et correspond parfaitement à cette ambiance de Japon médiéval héroïque et fantastique que l’histoire nous décrit. 

Je ne dirais pas que c’est beau, car c’est gore mais j’admire cette finesse du trait, tous ces détails et surtout ces hachures !  Presque tous les ombrages sont faits au coup de pinceau et non par trame, ce qui donne une réelle âme au dessin.  C’est vraiment du beau travail ! 

Donc je crois que ça faisait longtemps que je n’avais pas trouvé de Dark Fantasy comme cela.  Alors pour les adeptes, les tomes 1 et 2 sont sortis !  Pour les autres, tant pis pour vous !

Pour plus de visuel voici la bande annonce:

https://www.youtube.com/watch?v=AcgK7L5LPcU