Asadora
Dessinateur : Naoki Urasawa
Scénariste : Naoki Urasawa
Editeur: Kana
Résumé du tome 8 :
Chapitres 52 à 58
La vie continue, toujours bousculée, pleine de rêveries et de dangers qu’on préfère ne pas trop nommer. À Tokyo, Asa guette l’ombre d’un monstre colossal, silhouette tapie à la lisière du réel et du souvenir, tandis que la ville bruisse de préparatifs olympiques.
Dans une chronique simple, les ambitions individuelles se racontent presque malgré elles : Yone, l’amie d’Asa, entrevoit son rêve de chanson, l’attente fébrile au creux du ventre, et l’audition comme un pont vers un avenir insoupçonné.
À côté, le discret Nakaidô retourne vers les sources – là où le secret de la créature est peut-être enterré, quelque part sur une plage déserte.
Pendant ce temps, d’autres traînent leurs espoirs cabossés : Shôta s’enfonce, tour à tour clown et héros malgré lui, et le journaliste Yamakura cherche la vérité, à la fois pour la gloire et parce que c’est plus fort que lui.
Au cœur de tout cela, Asa n’est jamais loin – les récits s’entremêlent tranquillement, comme un fil de vie qu’Urasawa tisse sans grand fracas, mais avec cette rythmique singulière du quotidien et de l’exceptionnel qui déborde sans cesse.
Résumé du tome 9 :
Un autre matin, ou peut-être simplement la suite du précédent : Asa croise le chemin de River Etheridge, musicien venu d’ailleurs, qui hante ses souvenirs et les viendra hanter à son tour, d’une chanson devenue refuge. Autour d’eux, tout le monde semble retenir son souffle : les rumeurs du monstre s’épaississent, l’avenir se bouche en même temps que les cœurs se frôlent.
Ici, la routine prend les accents de l’inattendu : une rencontre qui rappelle que la musique sert parfois à panser les peurs, que les liens naissent par hasard mais prennent racine dans la crainte d’un nouveau désastre.
Asa n’avance pas héroïquement ; elle chemine, vacille peut-être, mais reste, inlassable, cette fille portée par l’élan de la vie, et par tous ceux qui s’y agrippent autour d’elle.
Urasawa prend le temps, laisse la vie de ses héros se dérouler sans hâte : rien ne se résout en deux pages, mais tout avance, presque sournoisement.
Et sous le calme, le mystère du géant demeure, prêt à faire irruption, tandis que les personnages continuent d’écrire leur quotidien, bancal et tenace, sur fond de grandes peurs et d’espoirs minuscules.
Pour en savoir -beaucoup !- plus sur Naoki Urasawa et son œuvre….
Une expo & un podcast !
Depuis le 5 juin et jusqu’au 21 septembre 2025, la Maison de la Culture d’Amiens accueille « Naoki Urasawa, un talent monstre », une exposition immersive consacrée à l’un des plus grands maîtres du manga contemporain.
Au cœur de l’exposition, le visiteur voyage à travers les deux œuvres phares de l’auteur : Monster et 20th Century Boys. D’un espace à l’autre, les scénographies mettent en avant les personnages emblématiques, les objets marquants, et des visuels grand format. On parcourt l’intrigue labyrinthique menée par le docteur Tenma dans Monster, on retrouve le frisson collectif de Kenji et sa bande, luttant contre des menaces insidieuses dans 20th Century Boys. À chaque étape, l’immersion est totale et rend hommage à la construction narrative et au sens du détail graphique d’Urasawa.
Une particularité de cette exposition : un espace consacré à la passion musicale de l’auteur, qui rythme aussi ses récits autant que sa propre vie. Instruments, souvenirs de concerts et évocations du rock japonais ou américain viennent compléter la visite et démontrent combien la musique infuse ses mangas et crée des liens sensibles avec ses lecteurs.
Le dernier épisode du podcast « En aparté » par Kana, enregistré dans le contexte de l’exposition, met en lumière la dimension humaine et collaborative de l’événement : Stéphanie Nunez, au micro, revient sur les défis et l’enthousiasme liés à la venue d’Urasawa en France, un rêve de longues dates pour l’équipe Kana. Le parcours de l’exposition a été pensé non comme un musée figé, mais comme une chronique vivante – une déambulation où chaque fan (et chaque curieux) découvre un récit résonnant avec sa propre expérience de lecture et d’émotion, fidèle à l’esprit d’Urasawa.
Parmi les anecdotes partagées : la préparation minutieuse de chaque section, le soin porté à l’accueil de l’artiste lui-même, mais aussi le regard ému de nombreux visiteurs, touchés par la rencontre entre univers japonais et regard européen. L’équipe insiste sur la volonté de rendre l’exposition accessible au plus grand nombre, qu’il s’agisse de passionnés aguerris ou de néophytes tentés de découvrir la singularité d’un monstre sacré du manga. L’atmosphère, décrite dans le podcast comme simple mais chaleureuse, est marquée par l’énergie créative d’Urasawa, sa générosité et la transmission passionnée de son amour du récit.
Cette exposition à la Maison de la Culture d’Amiens s’impose comme un événement majeur de l’année pour tout amateur de bande dessinée, et plus largement pour quiconque souhaite comprendre comment la fiction japonaise suscite des émotions universelles.
Une célébration fidèle à l’esprit subtil, chaleureux et sensible de Naoki Urasawa !