Asadora!
Scénariste : Naoki Urasawa
Dessinateur : Naoki Urasawa
Couleurs : Thibaud Desbief
Editeur: Kana
Le résumé, en quelques lignes…
A la recherche d’un docteur pour sa maman sur le point d’accoucher alors qu’une violente tempête s’annonce, elle se fait enlever par un sinistre individu, Kasuga, qui la séquestre dans une petite cabane. Malheureusement pour ce dernier, pensant que cette jeune fille était la fille d’un riche médecin, il sera bien marri en apprenant la vérité et que chez elle, il n’y a pas plus d’argent de que de téléphone !
Le lendemain, alors que Kasuga s’était décidé à libérer Asa et à se livrer à la police, en ouvrant la porte cabossée de leur vieux container, ils se rendront compte que plus rien ne sera comme avant…
Ce qu’on en a pensé…
« Monster ».
« 20th Century Boys ».
« Pluto ».
Juste à l’évocation de ces 3 titres, le plus lambda amateur de mangas pointe une oreille attentive…
Naoki Urasawa est en effet l’un des Mangakas les plus connus dans le monde. Ces déplacements extraterritoriaux sont cependant très rares et sa venue sur le salon d’Angoulême en 2018 avait été un véritable événement !
On ne va pas encore lui élever une stèle -d’abord parce qu’il n’est pas encore mort !-, mais aussi parce qu’il a commis aussi des séries moins marquantes ; on se serait ainsi bien passé de « Billy Bat », étalé laborieusement sur 20 tomes.
Il aura donc fallu plus de 7 années à l’auteur pour se remettre à sa planche à dessins sur une nouvelle série feuilletonnante : débutée il y a un an dans le magazine Big Comic Spirits, le #3 s’apprête à sortir le 28 février 2020 au Japon.
En terres francophones, ce sont les éditions Kana qui ont l’honneur de porter la série jusqu’à nos petits doigts boudinés et fébriles. Et le moins que l’on puisse dire est qu’ils communiquent bien sur cette arrivée ! Ça fait plaisir de croiser des personnes qui n’en touchent pas une dans le rayon Manga mais qui « savent » qu’une nouveauté importante arrive fin du mois !
Sur ce tome 01 plus spécifiquement, on sent bien que le mangaka « pose » ses personnages et son action (comme toujours avec lui, diront les habitués).
Il nous balade ainsi dans différents lieux en suivant soit la petite Asa et son pseudo-kidnappeur-repenti sur les lieux dévastés par ce mystérieux Typhon, soit sur les traces de son ami dont l’objectif est de participer aux Jeux Olympiques qui se dérouleront à Tokyo en 2020. Évidemment aussi, on évolue sur 2 strates temporelles, ce qui peut de prime abord dérouter pour qui n’est pas averti, et qui élimine aussi ipso-facto toute une tranche de lecteur qui ne cherche pas dans leur lecture à se creuser les méninges.
Il reste donc la touche fantastique pour que tous les ressorts scénaristiques de l’auteur soient bien alignés ; le pitch officiel nous parle d’un « grand monstre cornu » mais on n’a encore rien vu venir à ce propos. Vu la dernière image, on se doute que son apparition ne va plus trainer ;)
Le fan de Naoki Urasawa reconnaitra directement la patte du maitre rien qu’à la vision de la couverture. C’est beau, net et précis ; normal donc pour un génie du Dessin ! Nous, on a toujours aimé détester le regard torve qu’il peut donner à certains de ses personnages… en exemple regardez la matronne sur la planche ci-dessus !
Très belle mise en bouche donc sur ce volume ; on n’attend avec impatience la suite pour que l’intrigue puisse réellement se poser et étendre ses longs bras tentaculaires sur la probable vingtaine de tomes qui composeront cette nouvelle œuvre.
Milan Morales