Gannibal
Dessinateur : Masaaki Minomiya
Editeur: Meian
Résumé :
Une obstination sans pareille a ressuscité Gin d'entre les morts. Sa soif de meurtres et ses machinations lui permettent de s'emparer de Kuge et d'y implanter un ordre basé sur la peur.
Avis :
Le onzième tome de Gannibal continue l’histoire du flashback sur la jeunesse de Gin. Offerte au Dieu Kuru dans le but d’éviter une famine, elle est laissée pour morte dans les bois par les gens du village… Seulement, c’était sans compter la volonté incroyable de survivre de cette jeune femme. La nouvelle fait vite le tour du hameau, Gin est encore en vie…
Les habitants ne cherchent plus de solutions de s’en sortir et remettent tous leurs malheurs sur cette pauvre fille. L’heure est à la révolution ! Les Gotô vont devoir payer leur dû…
Gin a tout prévu, depuis le début, cette fille dont le chef du clan Gotô se servait comme d’un jouet, va, avec l’aide de nouveaux alliés et de Masamune, réussir à prendre Kuge et former son propre clan. Pour elle ? Certainement. Mais également pour l’avenir de son fils…
Ce long retour dans le passé est essentiel pour comprendre les desseins de Gin et ses raisons de faire cela. La famine est la cause de tous ses maux. Elle survivra, quitte à manger de la chair humaine… Ces bêtes sauvages…
On saisit mieux la genèse de cette histoire, mais la folie et le cran de cette petite femme dépassent l’entendement.
Avec ces éclaircissements, le terme de « malédiction » prend tout son sens. Il n’y a pas de retour en arrière possible… On comprend les avis divergeants de Gin et Masamune, bien que ces deux êtres s’aiment réellement. L’un désire survivre et l’autre veut détruire ce qu’ils ont construit pour que le cycle infernal ne se répète pas…
Encore une fois, le scénario a été clairement bien pensé. Rien ne manque à l’histoire, si ce n’est peut-être l’arrivée des nouveaux alliés de Gin qui débarquent de « je ne sais où »…
Ce volume est de nouveau très noir, et même si le flashback fait une pause dans le récit en cours, l’action est bien présente tout du long.
Masaaki Ninomiya, en plus d’être un excellent narrateur est passé maitre pour créer cette ambiance terrible qui règne dans ce monde qu’il a créé. Les dessins sont toujours aussi gores et malaisants. L’ambiance est glauque, sale et oppressante. On arrive presque à sentir la moiteur et la puanteur qui se développe autour d’eux…
Les dernières pages reviennent au présent. Daigo et Keisuke font face au monstre du clan Gotô, l’incarnation du Dieu Kuru dont nous connaissons désormais les origines. Mashiro ne veut pas d’un carnage et entrave les actes de son père… C’est alors que…
Il ne reste plus que deux tomes pour en finir avec cette histoire horripilant. La narration est à son paroxysme et il nous tarde de savoir comment tout cela terminera. Même s’il est vrai qu’on aimerait qu’un si bon récit dure toujours…