Tout n'est qu'illusion...
Dessinateur : Julien Maffre
Scénariste : Frédéric Maffre
Editeur: Dargaud
Ayant approché Valentine de trop près au goût de son père, Jean-Jacques Robitaille, ce dernier veille au grain et débarque à la pension de famille où loge Elijah Stern. Il l’embauche mais sans lui laisser le choix pour enquêter sur un dénommé Victor Salem, illusionniste et pratiquant l’occultisme, mais surtout entraînant sa fille Valentine dans des chemins qu’il veut éviter à tout prix !
Mon avis
Outre « Pierre Tombal » de Cauvin et Hardy dans un registre humour noir, « Undertaker » de Dorrison et Meyer où l’action et l’aventure sont au programme et où notre homme des pompes funèbres, ancien soldat, est un as du revolver, revoici donc Stern, le fossoyeur littéraire le plus célèbre de la bande dessinée !
Les frères Maffre nous régalent depuis le début avec ce croque-mort hors norme. Amateur de littérature (Edgar Alan Poe, Herman Melville…), Elijah Stern est un fossoyeur itinérant. Ou plus exactement, il a la bougeotte et après avoir quitté le Kansas, le voici à la Nouvelle Orléans. Comme chaque fois, notre homme semble subir les événements. Frédéric Maffre nous raconte comment Elijah est entraîné malgré lui dans une histoire d’occultisme, et se retrouve même acteur ! Comme dans les épisodes précédents, ce n’est vraiment pas l’argent qui motive Stern. En 64 pages avec un découpage classique, le récit est brillamment construit et nous plonge dans le monde du spectacle. L’auteur nous fait aussi découvrir la communauté italienne balbutiante aux Etats-Unis courant du 19ème siècle, mais de réputation déjà douteuse et mafieuse. L’originalité est toujours présente et permet de se démarquer très avantageusement des autres sorties en bandes dessinées qui inondent les étals.
Son frère Julien Maffre au dessin et partiellement à la couleur (6 auteurs sont crédités pour la colorisation !) nous sert un très beau trait, tout en finesse et douceur. Ici pas de grosses scènes d’action, de tueries ou de duels fréquents dans les western mais des regardes qui parlent, des très beau décors, et des sublimes couleurs aquarellées !
A conseiller sans hésitation !
Maroulf