L’aventure des âmes perdues
Dessinateur : Hikaru MIYOSHI
Scénariste : Ryosuke TEKEUCHI
Traducteur : Patrick Honnoré
Editeur: KanaPrécédemment, dans Moriarty…
Trois années se sont écoulées depuis le dernier crime de William James Moriarty.
Le MI6, sous sa nouvelle forme, est maintenant chargé d'empêcher la fuite de secrets vers un pays ennemi. Cependant, pendant l'opération, la cible est abattue sans que Louis et son équipe y soient pour rien.
Le modus operandi révèle que Moran, dont personne n'avait plus entendu parler depuis le fameux jour, est nécessairement derrière cet acte.
L'incident risque de déclencher une guerre mondiale, quand Sherlock apparaît soudainement chez les Moriarty. L'ancien détective leur apprend que sa vie a été sauvée l y a trois ans par un individu agissant pour le compte du gouvernement américain, que William est toujours en vie et que c'est ce dernier qui l'envoie, lui, Sherlock.
Le MI6 entame une nouvelle mission: mettre fin à un complot dirigé par Balmoral, visant à briser les négociations en cours pour établir un traité commercial franco-britannique. Mais une chose est sûre, Moran sera encore une fois dans l’ombre pour assassiner Balmoral.
Le résumé de ce 16ème volume en quelques lignes…
Chapitres 61 à 64
Le rideau est finalement tombé : William James Moriarty, alias « Le prince du Crime » a été précipité du haut de la Tower Bridge dans la Tamise, emportant avec lui son terrible adversaire, Sherlock Holmes !
Depuis cet épilogue tragique, 3 années se sont passées et malgré les recherches approfondies, on ne retrouva jamais les corps des 2 protagonistes.
Le destin des frères Moriarty a bien changé depuis :
- Albert a endossé ses responsabilités (c’est lui qui a permis à William de mettre en œuvre son « grand projet » et est écroué à vie dans la tour de Londres ;
- Louis, en expiation, a accepté de mettre sa vie au service de l’Empire britannique et dirige maintenant le fameux bureau MI6 en devenant le nouveau « M ».
- Fred Polock, Miss Moneypenny, James Bond ont suivi Louis au MI6.
- Et le colonel Sebastian Moran a disparu lui aussi depuis 3 ans, anéanti par la perte de son ami William.
Une nouvelle mission leur est confiée : l’honorable Ronald Adair, joueur invétéré et en situation délicate, veut vendre aux Russes les plans d’un sous-marin révolutionnaire top secret : le Bruce-Partington. La mission du MI6 est simple : empêcher par tous les moyens que ces plans ne tombent dans les mains ennemies !
Qu’en avons-nous donc pensé ?
La première partie de cet arc (entamée dans le #15) n’avait pas réussi à relancer la série, malgré l’exceptionnelle base scénaristique héritée de l’œuvre originale de sir Conan Doyle (la mort de Sherlock Holmes).
L’une des thématiques développées dans cet Arc est la condition humaine à l’époque Victorienne et les inégalités criantes dans cette société. Ce système de « Castes » est superbement exemplifié par l’auteur qui dévoile la jeunesse d’Albert dans son château, lorsque le jeune lord se rend compte que les domestiques le servaient non parce que c’était leur métier, mais bien parce que c’était leur « condition » ! L’autre triste vérité auquelle il fut confronté était que les jeunes qui l’approchaient ne le faisait bien souvent pas par amitié pure, mais plutôt par intérêt personnel ; C’est donc en partant de ces constats que le jeune Albert décida de lutter contre les inégalités présentes partout dans le monde. L’auteur pousse la réflexion plus loin encore, en faisant prendre conscience à son jeune nanti de la vacuité de cet objectif… Comme le lui sermonnera son père : « Ne les laisse pas t’utiliser ; Tu fais partie de la race de vainqueurs, ceux qui utilisent les autres ! »
Très très bien composé, ce chapitre est sans doute l’un des plus enrichissant (intellectuellement parlant) de la série au complet, tant par ce développement que par le lien créé entre ce jeune de race pure et cet autre enfant orphelin avec son frère et dont le prénom sera définitivement gravé par le feu et le sang dans les racines de la famille Moriarty !
Par contre, on a terminé rapidement la lecture de ce 16ème opus, tant les doubles retrouvailles « William - Albert » et « Sherlock – James » sont empreintes de pathos et de mièvrerie.
Un arc donc assez pauvre, si ce n’est le retour sur la jeunesse d’Albert qui parvient à sauver la lecture de ce tome.
A suivre dans le #17, où l’auteur promet de nous révéler le périple américain qu’ont fait nos 2 héros en Amérique.
Milan Morales