Saint Seiya - Dark Wing
Scénariste : Kenji Saito (d’après l’œuvre originale de Masami Kurumada)
Dessinateur : Shinshu Ueda
Editeur: Kurokawa
L’histoire de ce #1 en quelques lignes…
Chapitres 1 à 5
L’Université internationale de Graad a en son sein une école privée où sont formés l’élite de la jeunesse, dans les domaines artistiques ou sportifs. Malheureusement, lors d’une croisière d’études linguistiques au large de l’île de Santorin, leur navire sombre mystérieusement !
Le jeune pianiste prodige Shôichiro et la chanteuse Tsukishima coulent dans les tréfonds de la mer méditerranée… et meurent noyés !
Si leur histoire humaine se terminera là, une nouvelle vie de Spectre débutera alors pour les étudiants sur Elysion, terre sacrée du Dieu Hadès !
Shôichiro deviendra la nouvelle incarnation du Juge Suprême des Enfers de la Wyverne, de l’étoile céleste de la férocité ;
tandis que son frère jumeau Sôjirô deviendra le Gold Saint des Gémeaux et Cattleya Athéna elle-même
Tsukishima elle est devenue le bras droit d’Hadès : Pandore
Malheureusement, Ce royaume idyllique risque de disparaitre totalement : la Déesse de la Guerre, Athéna va se réveiller. Elle a déjà fait totalement détruire le royaume des morts et s’apprête maintenant à éradiquer Elysion !
Hadès confie alors une mission capitale à son tout nouveau Juge : aller sur Terre pour prendre la vie d’Athéna avant qu’elle ne puisse élever son cosmos au niveau divin ! Pour tuer la Déesse, Shôichiro devra utiliser une flèche noire imprégnée du cosmos d’Hadès et la ficher dans son cœur.
Cependant, notre nouveau Spectre de la Wivern n’est qu’à moitié éveillé et à du mal à appréhender sa nouvelle vie et surtout ses nouveaux pouvoirs...
Ce qu’on en a pensé…
Ouvrir une nouvelle série dérivée de la méga-licence « Saint Seiya » est toujours source d’inquiétudes : autant par le passé on a pu avoir de réels chefs d’œuvres (tel la série « The lost Canvas »), autant parfois on a eu droit à des histoires totalement illisibles (« Dimension G »).
On a pu aussi avoir des rallonges assez inégales (les « Chronicles ») ou encore une série qui a pris du temps à s’épanouir (« Saintia Shô » dont les premiers volumes étaient franchement tiédasses, puis une réelle montée en puissance sur la seconde partie). Enfin, une autre nouvelle série dérivée, écrite et dessinée par un français (Jérôme Alquié), « Time Odyssey » est encore trop récente que pour porter un jugement affirmé.
Pour être totalement honnête, quand on a entendu parler de « Dark Wing » et surtout que son auteur Kenji Saito l’avait fait passer à travers la moulinette de l’Isekai (style littéraire uuuultra à la mode actuellement, où un quidam arrive dans un autre monde et se découvre tout à coup doté de pouvoirs généralement bien cheatés), on a roulé des yeux et poussé un grand soupir… « Mais que va donc faire Saint Seiya dans cette galère ? »
Dernier facteur peu rassurant : la politique éditoriale du Sensei de la licence, Masami Kurumada : pour lui, « peu importe l’histoire, du moment que Saint Seiya est repris par une nouvelle génération d’auteurs afin que son histoire perdure et touche d’autres lecteurs ».
De bien beaux à-priori là donc ! Mais qu’en est-il, une fois ce premier volume digéré ?
Impossible évidemment d’émettre un avis éclairé sur juste ce premier tome qui sert à asseoir ce nouvel univers, d’autant que le scénariste, Kenji Saito, prend son temps pour bien disposer ses nouvelles pièces sur l’échiquier divin ultra-connu des fans.
L’angle d’attaque emprunté se révèle très intéressant : les héros de ce spinOf sont les adversaires de toutes les autres histoires du Lore, mais ils sont confrontés dans le camp d’Athéna à certains de leurs anciens amis !
Cet équilibre se révèle bien être la clé de voute de ce nouvel édifice : une mauvaise assise de cette pierre angulaire et c’est tout l’édifice scénaristique qui s’effondre !
Cela nous amène immanquablement alors au personnage principal qui cette fois-ci n’est pas un clone de Seya/Tenma… et ça fait du bien !
On entre donc dans ce SpinOf avec un œil nouveau, avec comme seul repère visuel connu les armures d’or ou les surplis des spectres. Mais les planches dessinées par Shinshu Ueda ainsi que son style graphique se révèlent bien différent de ce que l’on a déjà vu dans le Lore.
L’exemple parfait est par notamment le travail sur les noirs et blancs dans les cases : ainsi les personnages affiliés à Hadès sont toujours bien en avant dans des représentations très sombres, à l’inverse des Gold saints qui bénéficie d’un coup de crayon très lumineux.
Un premier tome dont on est sorti très étonné à un point qu’on n’espérait plus…. Il faut absolument que son mangaka continue à œuvrer dans cette direction narrative et graphique tellement rafraichissante…. On frise ici le "Coup de Coeur", mais on va patienter d'avoir lu le #2 avant de le décerner.
A suivre donc dans le #2, annoncé par Kurokawa pour le 11 mai 2023 (3 tomes sortis actuellement au Japon).
Milan Morales