Avis :

Il aura fallu presque un an pour voir sortir le huitième tome d’Egregor après le volume précédent que nous découvrions en septembre 2021. Dans la préface, Kim Jae Hwan s’excuse et se dédouane en expliquant que c’est la première fois qu’il travaille sur un volume aussi long. En effet, le volume prévoyait à la base 215 pages, mais Jay Skwar a voulu terminer ce tome sur un cliffhanger différent de celui prévu initialement. Il a donc rajouté 30 pages à notre dessinateur qui dit sortir d’une « traversée du désert » difficile, mais qui le rend tellement fier de son travail… C’est donc le fruit d’un dur labeur que nous découvrons dans ce nouveau volume.

Dans ce tome, les affrontements entre Egides et faux de l’Adoration continuent de plus bel et sur tous les fronts. Encore une fois, il faut de la concentration pour suivre tout ce tumulte d’informations et de situations diverses, surtout lorsque les Egides utilisent leur pouvoir de vision. En effet, nous ne sommes pas avertis lors d’une vision, le lecteur lit comme si l’action se passait dans le présent. Puis, la page suivante, on découvre que la situation réelle est tout autre. Ces moments arrivent souvent et portent à confusion…

Nous passons de l’affrontement contre le comte Fauchard aux nombreux combats avec les faux sur le fleuve ainsi qu’à Pilin et Hatal avec les pirates, pour terminer par Foa et Gaeron qui se dirigent vers la Fosse de la Damnation pour libérer Kalina. Tous les tableaux s’enchainent et nous découvrons des points de vues différents en fonction des personnages que l'on suit.

À part nos quatre héros, heureusement que Jay Skwar, redonne le nom de chaque personnage lors de leur apparition, car non seulement il y en a beaucoup, mais ils sont toujours difficiles à prononcer. Il explique cela dans la préface. Trouver des noms pour les personnages est difficile. Il trouve son inspiration dans la mythologie, mais également dans les noms donnés aux épées légendaires… D’où certains noms abracadabrants.

Au niveau du scénario, chaque intrigue apporte son lot de révélation faisant avancer encore un peu plus l’histoire et son dénouement. Nous en apprenons plus sur le lien entre les hybrides et les faux, ainsi que les Egides, l’importance de l’âme… On réitère qu’il faut bien se souvenir des épisodes précédents pour bénéficier de toutes les subtilités de ces informations. L’histoire d’Egregor n’est pas des plus facile à comprendre, surtout avec son rythme de sortie.

Point de vue dessin, le travail ardu de Kim Jae Hwan porte ses fruits et il nous gratifie de très belles planches. Toutefois, on note des différences quant à l’envie de montrer l’agressivité de certaines actions et le fait de les édulcorer pour éviter de rendre tout cela trop gore. Il y a toujours une certaine naïveté dans le trait qui semble pourtant plus fluide qu’auparavant. Une scène nous a quand même interloqués, lorsqu’un certain personnage réalise une exaltation en bête féroce. Le bon sens aurait voulu que tous ses vêtements se déchirent, mais il finit quand même habillé et en armure lorsqu’il reprend ses esprits. La nudité semble donc être un sujet à éviter dans cette histoire… Pourtant, ce genre de détail aiderait à ce que la situation paraisse plus vraie.

C’est donc un nouveau tome rempli de combats et de révélations que nous offre cet auteur qui nous garantit un monde riche en divers mythes, légendes et monstres en tous genres… Quelques points sont à améliorer, mais dans  monde aussi vaste et avec tous ces détails et personnages, c’est compréhensible. Espérons que le neuvième tome ne prenne pas autant de temps à sortir pour que nous puissions découvrir la suite au plus vite !