Transparente
Dessinateur : Jun Ogino
Scénariste : Jun Ogino
Traducteur : Satoko Fujimoto
L’histoire de ce avant-dernier tome en quelques lignes… (selon l’éditeur)
Aya a avoué. Un aveu fait uniquement à Shiori, l'une de ses deux amies.
Loin de la rejeter, Shiori accepte Aya dans toute sa complexité.
Dans le même temps, son autre amie, Kana, est espionnée par un camarade de lycée, qui va jusqu'à lui voler des sous-vêtements et poser des micros chez elle. Grâce à son don de transparence, Aya parvient à le piéger.
La jeune fille constate cependant qu'à mesure qu'elle trouve sa place parmi les siens, son pouvoir s'atténue. Mais l'agression de Kana par son harceleur la fait à nouveau basculer dans les ténèbres...
Ce qu’on en a pensé…
Ce 3ème tome débute sur une vision d’Aya : celle de son père qui lui dit « Une meurtrière doit rester à l’écart sous peine de faire mal aux autres. Tu ne peux pas rendre ce harceleur responsable de tout. C’est toi qu’il a essayé de tuer pour se venger, comme toi tu m’as tué pour te venger…. C’est PAREIL (…) Les ténèbres sont en toi et maintenant elles ont atteint Kana ! Ton ombre plane sur elle ; tu dois disparaitre. »
Glaçant ! Et ce monologue surréaliste est encore rehaussé par le graphisme totalement aseptisé, froid, nu…. Prenez garde : vous risquez de frissonner d’effroi durant cette scène entre une adolescente et son père malveillant !
Évidemment que ce dernier n’est pas là, qu’il s’agit « juste » d’une représentation mentale de la culpabilité profonde d’Aya, qui ne parvient pas effacer de sa conscience ce terrible acte qui était pourtant vital pour sa survie…. Mais c’est justement -et malheureusement- justement là où l’être humain est le plus touché en pareil cas : il s’éteint, s’étouffe petit-à-petit sous le poids de sa culpabilité…
Pourtant, malgré cette noirceur infinie, ce manga est aussi une histoire de rédemption et d’amitié. On se trouve ici au moment pivot de l’histoire : Aya est en pleine phase de reconstruction intérieure, solidement épaulée par son amie Shiori.
Comme les précédents, ce tome se lit très vite, tellement il est contemplatif. Son scénario pourrait être résumé en une seule ligne ; pourtant on sort touché par ce récit. Une très belle histoire, qui peut déjà être lue par un public d’AdoNaissantes sans souci…
Bravo Kurokawa pour oser sortir ce type de manga ; l’amateur de Seinen que je suis a clairement apprécié cette découverte ! A vous peut-être maintenant ?
Milan Morales