Résumé :
Alena n’arrive pas à s’intégrer dans son nouveau lycée, elle n’y est jamais arrivée auparavant. Sans cesse persécutée par Filippa et les filles de sa bande... Heureusement, elle peut compter sur son amie Josefin pour prendre le taureau par les cornes et se venger de ses tourmenteurs, c’est elle la plus forte, ça l’a toujours été… Pourtant, Josefin est morte il y a un an…
Avis :
Kim W. Andersson est un auteur suédois. Love Hurts est un autre comics de son cru et il travaille également sur un nouveau, Astrid, dont l’héroïne est une nouvelle fois une jeune femme.
Alena est récompensé en 2012 par le plus prestigieux prix de bande dessinée suédois, le Adamson Award. Son adaptation au cinéma a laissé une forte impression au Santa Barbara International Film Festival de 2016.
C’est un récit sur la cruauté de l’adolescence, le harcèlement scolaire, l’homosexualité et le rejet de la différence… Le tout teinté d’horreur…
Lorsqu’on prend le livre en main ; on est tout de suite captivé par sa couverture. Ce visage ensanglanté dont on ne voit pas les yeux cachés par cette mèche de cheveux épais mais dont le sourire ne laisse pas indifférent.
Le dessin de Kim W. Anderson est tout en rondeur, assez beau… Il utilise des couleurs sombres, désaturées, rien de chatoyant pour rester toujours dans le thème des jours mornes et froids que passent Alena… Un détail surprenant est récurrent au sein du roman : une tête de chien tirant la langue et portant deux sparadraps en croix sur la tête. Aussi bien en pantoufles, qu’en porte-clefs, peluche, pince à cheveux, petite culotte ou rideau… Ce détail insignifiant au départ surprend dans ce décor, l’auteur a du le placer là pour une bonne raison mais nous n’avons pas trouvé laquelle.
Le récit en lui même est bon, bien que prévisible, dès le départ on sait qu’elle souffre d’hallucinations et dès le premier méfait de Josefin on comprend la double-personnalité d’Alena. Toutefois, l’histoire est agréable à lire, les personnages féminins sont bons, et leur caractère est recherché, tout comme Filippa qui se veut la persécutrice mais qui se sent persécutée, tellement peu sûre d’elle qu’elle ment à tout va pour donner l’impression d’être la meilleure. Ce qui de toute évidence n’est pas ce qu’elle ressent au fond d’elle-même et fait qu’elle s’en prend à Alena, histoire d’extérioriser toutes ses frustrations. Les personnages sont donc bien conçus et il y a matière à creuser… On voit clairement que l’auteur préfère dessiner des femmes que des hommes, ceux-ci n’ont que des rôles secondaires...
La fin du bouquin se termine par des photos du tournage de l’adaptation cinématographique du livre et par une interview très complète de l’auteur qui nous en apprendra plus sur lui et sa façon de travailler et d’imaginer ses histoires.
En somme, Alena est un bon comics, pas trop horrifique comme il le laisse présumer, l’histoire étant plutôt oppressante et fixée sur les problèmes existentiels et psychologiques des personnages. Une bonne découverte.
Pour en savoir plus:
Site de l'auteur
Trailer du film
Mache