Hillbilly
Dessinateur : Eric Powell
Scénariste : Eric Powell
Coloriste : Eric Powell
Editeur: Delcourt
Rondel, un peu vagabond, beaucoup magicien et totalement aveugle, est détenteur du Hachoir du Diable. Il va unir des villageois afin qu’ils combattent les monstres qui cherchent à les anéantir !
L’auteur ajoute aussi une nouvelle épaisseur au récit: les sentiments.
Les précédents volumes n’en sont pas dénués mais ici, Rondel y perd clairement des plumes, rayant profondément sa carapace de tueur de sorcière. Il en sortira amoindri, plus humain. Etait-ce là une volonté de Powell, afin de pouvoir le laisser partir vers un repos mérité? Je n’ai aucune idée du sort que réserve l’auteur à cet héros torturé, l’avenir sera porteur de plus de réponses, certainement.
Quoi qu’il en soit, ce tome a un gout différent et déteint par la même occasion sur la série complète. De la mélancolie, de la pitié aussi et beaucoup de tendresse pour ce héros maudit. Je ne pensais pas revenir chargé de tels sentiments à la lecture de ce type d’ouvrage à vrai dire. Hillbilly c’est une poésie visuelle, un rien naïve, qui ne demande qu’une seule chose de votre part, une évasion de l’esprit. Et me voilà à la fin avec le coeur en morceaux.
Si il y a une chose qu’Eric Powell ne pouvait penser possible même si je suis sûr que cela fait partie de ses espoirs étouffés par la peur de l’échec, c’est d’éveiller la curiosité de Milan, notre chroniqueur hyper productif. Et pourtant, cet événement a bien eu lieu, sous mes propres yeux incrédules! Oui! Milan a éprouvé une sorte de curiosité, un respect même, n’ayons pas peur des mots, pour la qualité graphique et la technique d’Eric Powell! Vous savez, cet instant où le ciel s’ouvre et que la main de dieux vient effleurer la surface de notre piètre existence? Cet instant même où tout devient possible.
Non, je déconne, il ne l’a pas ouvert pour le lire mais par mégarde mais tout de même, justice a été un peu rendue pour cette oeuvre qui mérite à mon sens plus de curiosité. La morale de tout cela, c’est que cela vaut la peine d’ouvrir un Hillbilly et de se laisser porter par ses contes d’un autre temps… Cette chronique n’est bien sûr pas du tout objective, comme toutes celles qui touchent aux oeuvres d’Eric Powell, c’est totalement assumé, vous devriez commencer à le savoir maintenant.