Pigalle, 1950
Dessinateur : Jean-Michel Arroyo
Scénariste : Pierre Christin
Editeur: Dupuis
Employé comme commis par son cousin Alric, un prospère commerçant du quartier Montmartre, il livre des boulets de charbon ou des alcools en triporteur ou avec une charrette à cheval. Son client préféré est la Lune Bleue, un des cabarets les plus connus de Pigalle.
Fasciné par l'ambiance festive du lieu et les danseuses peu vêtues, Antoine s'attire la sympathie du Beau Bab, le patron, de ses employés Poing Barre, Pare-Brise et Sam, et surtout de la belle mademoiselle Mireille, qui tient le vestiaire et vend les cigarettes.
Il finit par passer plus de temps à la Lune Bleue que chez Alric, si bien qu'on lui propose de faire des extras comme serveur ou barman les jours (ou plutôt les nuits) de grande affluence.
Jusqu'à ce qu'un soir, il se retrouve enrôlé comme guetteur dans un casse qui va mal tourner.
L'avis de Félix
La force de cet album, c'est surtout le superbe dessin en noir et blanc de Jean-Michel Arroyo, qui reproduit fidèlement les quartiers et les lieux emblématiques de Paris tels qu'ils devaient être en 1950, de la butte Montmartre aux quais de la Seine, en passant par les grands boulevards où circulent les belles voitures françaises et les luxueuses américaines de l'époque.
Les décors intérieurs et les personnages ne sont pas en reste: chaque planche, chaque case est finement travaillée pour un rendu très réaliste.
Le scénario de Pierre Christin se concentre sur le vécu d'Antoine, personnage central du récit. On suit l'évolution et les émotions du jeune paysan qui découvre l'animation et les plaisirs de la ville, la sensualité des artistes des cabarets de Pigalle, les premiers émois amoureux avec Mireille, et qui finalement se retrouve enrôlé malgré lui dans des affaires de caïds et de malfrats.
Les personnages secondaires bien typés qui entourent Antoine dans ce riche scénario, lui font découvrir les différentes facettes de la vie nocturne parisienne. Et quelques scènes d'action tonitruantes assurent le rythme jusqu'à la fin.