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Chronique BD: Les naufragés de la Méduse # 0

Les naufragés de la Méduse

Série: Les naufragés de la Méduse, Tome 0
Dessinateur : Jean-Sébastien Bordas
Coloriste : Jean-Sébastien Bordas
Scénariste : Jean-Christophe Deveney
Editeur: Casterman

1817 : Théodore Géricault est un peintre atypique dans le sens où il ne dédaigne pas se frayer avec des amis nostalgiques de la révolution et de l’empire (sous Bonaparte). Bien qu’issu de la noblesse royaliste, il ne côtoie pas celle-ci sauf lorsqu’il s’agit d’Alexandrine, la femme de son oncle avec qui il entretient une relation amoureuse secrète…
Géricault va avoir le projet de peindre une immense fresque décrivant une tragédie qui a eu lieu   un an auparavant : le naufrage de la Méduse et surtout le fameux « radeau de la Méduse » construit à la hâte par l’équipage pour tenter de se sauver. Ce fait dérange assez bien les royalistes car ce sont des nobles inexpérimentés qui dirigeaient le navire et sont responsables du naufrage. Sur 170 marins qui tentèrent de s’échapper seul 17 auront survécus dans des circonstances dramatiques (déshydratation, folie, anthropophagie) et en garderont un traumatisme à vie…
Géricault va donc faire des recherches pour peindre un tableau le plus réaliste possible, n’hésitant pas à « emprunter » des corps à la morgue pour dessiner ses cadavres. Le résultat sera une toile à la taille colossale de 491 cm de hauteur et 716 cm de largeur.



Je connaissais « le Radeau de La Méduse » (son titre initial, donné par Géricault, était Scène d'un naufrage ») mais ignorait tout du contexte historique de cette peinture, j’ignorais même si la Méduse était un bateau crée par une imagination fertile ou si ce navire avait vraiment existé.

Cet album vient donc bien utilement enrichir ma modeste culture générale et permet de bien comprendre dans quel contexte historique le naufrage a eu lieu mais également la toile a été peinte.

Si les chiffres divergent (certains parlent de147 personnes sur le radeau de fortune et quinze survivants), la réalité n’en est pas moins néanmoins bien présente et le récit élaboré par Jean-Christophe Deveney permet de découvrir sans lourdeur tous les enjeux de l’époque mais également la vie privée de Théodore Géricault (1791-1824) et ses amours secrets avec sa tante qui se termineront très mal.



Le dessin de Jean-Sébastien Bordas est une belle surprise car il est suffisamment réaliste pour donner de la crédibilité au récit mais suffisamment léger que pour éviter des hauts le cœur du lecteur car dessiner des naufragés quoi ont passé deux semaines dans des circonstances extrêmes peut vite devenir à la limite du supportable.

Le tableau, qui souffre malheureusement d'un assombrissement irréversible dû aux produits de peinture utilisés est conservé au musée du Louvre, qui l'a acheté à un ami de l'artiste peu après sa mort en 1824. Si vous visitez ce musée, pensez à son histoire en vous arrêtant devant lui…

Je ne peux donc que recommander la lecture de ce livre tant pour son divertissement lecture que pour son intérêt pédagogique et historique !

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