L'Exilé
Dessinateur : Erik Kriek
Scénariste : Erik Kriek
Editeur: Anspach
Erik Kriek est un illustrateur et dessinateur néerlandais. En 2008, il a reçu le Stripschapprijs, la récompense la plus prestigieuse décernée aux dessinateurs de BD aux Pays-Bas.
Il avoue être fasciné depuis l'enfance par l'Islande et son histoire. Le fait que sa maman soit d'origine finlandaise n'y est peut-être pas étranger, la mythologie nordique fait partie intégrante de sa culture.
A l'heure ou les histoires de Vikings ont un énorme succès, Erik Kriek nous fournit une œuvre remarquable loin des clichés habituels, ici pas de drakkars, d'invasions, de conquêtes sanguinaires, de pillages…. L'histoire est plutôt basée sur les relations entre les hommes, les lois et coutumes, les religions, le christianisme face aux dieux nordiques etc…
L'intrigue est somme toute classique. C'est en premier une histoire d'amitié mais aussi d'amour, de haine, de trahison, et de vengeance.
Après une peine de 7 ans de bannissement pour meurtre, un homme revient chez lui. Ayant purgé sa peine, il espère reprendre le cours de sa vie là ou il l'avait laissé .
Mais les choses ne sont pas si simples.
Entretemps son père est mort et il devra justifier sa présence dans sa propre famille , faire valoir ses droits mais aussi faire face à ses démons (son passé violent) ainsi qu' aux rancœurs et désirs de vengeance .
Grâce au cinéma, la télévision , les livres etc, nous sommes de plus en plus accoutumés au noms et expressions nordiques, j'ai donc apprécié le vocabulaire utilisé dans la BD néanmoins même si les dialogues sont parfaitement compréhensibles grâce au contexte de l'histoire, le glossaire en fin de livre nous fournit quelques explications nécessaires ou simplement instructives.
Quant au dessin de Kriek, le choix de travailler en bichromie donne toute sa dimension au climat austère du scénario. De même l'utilisation du rouge sanguin lors des cauchemars d'Hallstein donne l'intensité par rapport aux regrets qu'il éprouve, son mal-être ou le pourquoi de la paix à laquelle il aspire tant.
Petit clin d'œil sympa, l'autoportrait de l'auteur dans sa présentation à la fin du livre.
Une belle découverte. A ne pas rater pour les amateurs du genre.