Fort Buford
Dessinateur : Didier Pagot
Scénariste : Marc Bourgne
Coloriste : Zuzanna Zielinska
Editeur: Glenat
Après la construction du chemin de fer transcontinental, les affrontements avec les Amérindiens des grandes plaines et du Sud-Ouest entrent dans une phase décisive.
Cependant, la conquête aux dépens des Amérindiens ne fait pas l’unanimité. Notamment auprès de Diane, qui s’oppose à la stratégie d’éradication des indiens et de leur culture prônée par son père, le sénateur Joseph Meyers. Diane, une jeune artiste peintre de talent, jolie et avant-gardiste, n’hésite pas à quitter le domicile familial seule pour aller à la rencontre de ces tribus indiennes…
L’histoire est rythmée par la vie du personnage principal, Diane Meyers, et par ses découvertes, ses émotions, ses combats et ses amours. La trame est efficace, structurée et poétique. Les dessins détaillés, les couleurs harmonieuses, la taille des cases et les plans choisis judicieusement, reflètent parfaitement les émotions.
Le sentier de la guerre nous plonge dans l’épopée de la conquête de l’ouest sous forme romancée à travers les yeux de Diane Meyers, qui va partager la vie des indiens et l’immortaliser dans sa beauté en la peignant. Nous découvrons l’âme indienne, la symbiose entre les indiens et la nature et l’harmonie entre les 4 éléments que sont la terre, l’eau, le feu et l’air.
L’auteur ne tombe pas pour autant dans la naïveté et aborde sans crainte l’esprit guerrier des indiens et leurs guerres sanguinaires entre tribus.
En parallèle le lecteur découvre les dures conditions de vie des colons, composés essentiellement d’hommes rustres, peu cultivés et souvent sous l’influence de l’alcool. L’homme blanc cherche le profit immédiat, comme la conquête de nouvelles terres à la recherche d’or, n’hésite pas à massacrer des bisons pour n’en utiliser qu’une partie.
La question indienne avec son pendant « le bureau des affaires indiennes », qui a davantage une stratégie d’exclusion que d’inclusion, est abordée de manière critique dans ce tome.
Le lecteur découvre toute une stratégie politique. L’hypocrisie des traités de paix, décrits comme unilatéraux. Les indiens signent des textes qu’ils ne comprennent pas, réduisant leurs territoires de chasse en échange de compensations financières qui vont contribuer à leur perte, notamment en les divisant sur la question.
Bien que le président soit favorable à du politiquement correct, le parti des opposants à la cause indienne va gagner du terrain et exploiter les différentes frustrations, ce qui mènera aux guerres.
L’engrenage de la violence est parfaitement illustré dans ce tome. Entre quelques colons qui massacrent une tribu, profitant que les hommes soient partis à la chasse, et le désir de vengeance qui anime alors les indiens qui ripostent sauvagement, brisant ainsi le traité de paix...
L’hypocrisie des blancs et l’escalade de la violence laisse l’ouverture à un nouveau tome que nous espérons à la hauteur de ce premier tome envoûtant !