Tokyo Cannabis
Dessinateur : Yûto Inai
Scénariste : Yûto Inai
Traduction : Frédéric Malet
Editeur: KanaL’histoire de ce 1er tome, en quelques lignes… (par l’éditeur)
Chapitres 1 à 7
Passionné d'horticulture, Sento Morio, un père de famille de 41 ans, tient sa propre boutique de fleurs. Dépassé par la situation financière difficile du magasin, Morio n'a d'autre choix que de se lancer dans la culture d'une plante plus rentable... le cannabis.
Poussé par son ami Kagayama, Morio accepte à contre-coeur de devenir un cultivateur de l'ombre. N'abandonnant cependant pas son amour pour les plantes, il se donne pour objectif de créer le meilleur cannabis du Japon. Entre conflits de gangs et enquêtes de la police, ses journées ne seront pas de tout repos...
Ce qu’on en a pensé…
Yûto Inai n’a pas eu une idée de génie un matin en se disant : « Bingo, je vais faire un manga où le héros doit trouver de l’argent pour payer les frais d’hôpital pour son épouse gravement malade et pour se faire va vendre de la Weed ! » Non, ce pitch a déjà été utilisé sur une série-TV culte : « Breaking Bad » !
L’autre question qui saute à l’esprit est « N’est-ce pas tendancieux pour un éditeur de Manga -et donc potentiellement lu par des jeunes ! » de faire ainsi l’apologie de la drogue ? A nos yeux, pas du tout :
Tout d’abord, Tokyo Cannabis est un Seinen (publication destinée à des adultes) sous son label spécifique « Big Kana ». On convient cependant que seuls les plus érudits d’entre nous auront fait cette distinction.
Le fond de l’histoire porte non pas sur le Cannabis, mais bien sur un -mauvais- choix que portera un homme lambda et qui sera à chaque instant de sa vie future confronté aux conséquences de son acte !
On en arrive alors sur le terrain d’une profonde réflexion sur l’une des grandes questions existentielles « La fin justifie-t-elle les moyens ? » N’étant pas occupé à faire une dissertation, on vous laissera sur cette réflexion de Nicolas Machiavel Philippe de Commynes…
La très bonne surprise provient des personnages :
En passant très vite sur Morio (assez terne), son « ami de Fac » Kagayama se révèle passionnant en chef d’entreprise ; le dealer-louche qui écoule la production transpire parfaitement le gars malaisant, tandis qu’on adore le caractère totalement « mêle-tout détestable au possible » de l’agent de quartier qui évidemment trouve tous les agissements de gens de son quartier suspects…. (Et c’est bien connu : en lançant des lignes de pêche tout azimut, il arrive parfois qu’on remonte par hasard un beau saumon !)
Enfin, on sent que le mangaka s’est bien documenté sur le sujet du cannabis : on a parfois l’impression de suivre un cours de botanique prodigué par un prof motivé !
C’est sûr, même si on n’est pas des fumeurs de beuh, on va faire un petit bout de chemin sur la « voie des Rois du Cannabis » avec cette nouvelle série Kana !
Pour en savoir (encore) + …
Le tome 2 est programmé pour une sortie en nos vertes contrées au 17 mai 2024.Milan Morales