La Bible officielle
Editeur: Kurokawa
Avant-propos de Grégoire Hellot (éditeur chez Kurokawa)
Monument du goûter de tous les enfants français des années 80, Bioman et ses héros colorés fêteront bientôt leurs quarante ans.
Ces personnages costumés et agités, imprimèrent durablement la pop-culture de leur époque. Bioman, ses inoubliables génériques propulsés au sommet du top 50, et ses non moins inoubliables parodies télévisées, ont marqué solidement l'esprit des téléspectateurs d'hier, devenus les adultes d'aujourd'hui.
Il faut dire que peu nombreuses furent les séries à proposer chaque semaine sans discontinuer des chorégraphies martiales épiques, des explosions, des cascades audacieuses et des robots géants.
Réalisées avec peu de moyens, mais l'envie de divertir avant tout, ces séries que l'on pourrait trouver aujourd'hui datées ou ringardes, transpirent cependant encore une honnêteté et une pureté incroyablement rafraichissante.
Alors que, de nos jours, le fantastique et la science-fiction, les super-héros et les zombies n'ont jamais été aussi représentés et adulés, il nous semblait important de rendre hommage à cette série fondatrice qu'est Bioman, ainsi qu'aux personnes derrière tous ces monstres et ces cascades; voilà pourquoi je vous encourage d'ailleurs à taper dans un moteur de recherche les noms de héros ou de créateurs évoqués dans nos précieux entretiens : c'est tout une galaxie pop-culturelle incroyable qui vous attend !
Culte ou kitsch selon les points de vue, Bioman et ses suites possèdent une place à part dans la construction de la pop-culture moderne française. Ces cinq héros aux gestes affûtés et aux chorégraphies emblématiques, encouragés chaque semaine par des milliers de gosses bondissant sur leurs canapés, se sont vus reprocher des scénarios cruels ou des séquences d'action traumatisantes pour le jeune public.
Le petit garçon de 10 ans que j'étais n'y voyait cependant qu'une grande aventure épique, dynamique, où étaient dépeints sans fard le drame et la mort; ces séries ne me prenaient pas pour un idiot, et j'aimais trembler devant ce danger et ces émotions fortes.
Devenu le symbole d'une menace culturelle asiatique fantasmée, Bioman fut raillé à la moindre occasion par les détenteurs du bon goût, critiques venant s'ajouter à la crainte d'un « péril jaune » agité par le monde politique de l'époque. Moqué hier, le casting 100% japonais des acteurs (qui ne dérangeait personne dans nos cours de récré) serait, douce ironie, salué de nos jours, où la représentation des minorités est devenue un enjeu dans les productions audiovisuelles. Pourtant, Bioman n'a jamais rien eu de politique, et plutôt que d'essayer d'y plaquer quelque intention comme ces adultes bigots de l'époque, je préfère me souvenir avec émotion de la ferveur qu'il occasionnait chez ses jeunes téléspectateurs.
Regarder Bioman aujourd'hui avec ses yeux d'adultes mais ses souvenirs d'enfant, c'est constater que même si la société a changé, l'enfant encore en nous n'a pas oublié à quel point le drame, l'action frénétique ou la débauche d'explosions qui le composent
ont façonné les grandes personnes que nous sommes.
Ce livre-témoin de nos héros des années 80 est dédié à tous les adultes qui ont gardé leur cœur d'enfant.
Ce qu’on en a pensé…
Pour vous (re)mettre dans l’ambiance, cliquez tout d’abord >> ICI <<. Ca y est, vous avez à nouveau bien le fantasmagorique générique de la série, chantée par Bernard Minet ? Cool, on peut y aller !
Tout d’abord, et à l’inverse de Grégoire Hellot, j’ai eu ma première expérience « Pré-Sentai* » avec la série « Spectreman » et surtout « X-Or », quelques années avant l’arrivée des Bioman. Je n’éprouve donc pas une gigantesque hype pour cette dernière, mais je comprends tout à fait que d’autres -un poil plus jeunes- puissent en éprouver un grand amour nostalgique.
Cet ouvrage s’adresse donc essentiellement à cette génération francophone qui a découvert les aventures de ces chevaliers d’un temps nouveau, aidés de leurs véhicules géants capable de s’assembler ensemble pour former un gigantesque robot indestructible !
Faisant partie du patrimoine culturel japonais, les séries Bioman ont connu au Japon les honneurs de la publication de magazines commémoratifs de la part du célèbre éditeur Kodansha qui, pour l'occasion, a ressorti de ses archives des documents exceptionnels datant de l'époque des tournages de ces séries.
L'ouvrage présenté aujourd'hui reprend les magazines concernant les séries Chôdenshi Bioman (1984), Hikari Sentai Maskman (1987) et Chôju Sentai Liveman (1988).
Kuropop vous propose ainsi de découvrir le 1er guide des séries cultes du genre sentaï : BIOMAN, MASKMAN (Bioman 2) et LIVEMAN (Bioman 3).
Et le travail de collecte, de tri, d’analyse et de synthétisation par thématiques est prodigieux !
En effet, grâce à cet album abondamment illustré et en format A4 va permettre au Fan de remonter le temps durant de longues heures, à découvrir les secrets des tournages de la bouche même des acteurs des cascadeurs, des producteurs…, à se remémorer des séquences cultes mais sans doute oubliées/déformées par les outrages du temps et de la mémoire humaine.
Un magnifique recueil donc, qui fera réellement plaisir aux Fans de l’époque !
Pour en savoir (encore) + sur Bioman …
Bioman, c’est une série télévisée de 51 épisodes créée en 1984 au Japon et diffusée en France à partir de 1985 sur Canal + et sur TF1. Elle est d’ailleurs toujours disponible sur la chaîne Mangas.
Sa popularité explose lors de son passage dans le Club Dorothée et en fait une série culte pour toute une génération.
Le succès est tel en France que Dorothée fera des apparitions dans 3 épisodes.
Après l'arrêt de la série, les aventures de Maskman et Liveman, respectivement intitulées Bioman 2 et Bioman 3 ont repris le créneau laissé orphelin.
En 2019, la Japan Expo a rendu hommage à ce genre télévisuel japonais qui a marqué durablement la pop culture mondiale en invitant les cinq acteurs principaux de la série Bioman, ainsi que le cascadeur de Force Rouge.
* Bioman est la première série de Sentaï à avoir été diffusée en France avec ses héros « comme un arc-en-ciel courageux, rouge, rose, vert, jaune et bleu », ainsi que le chantait le célèbre Bernard Minet dans le générique de la série.
« Le sentai » ce sont cinq personnages identifiés par une couleur qui forment une équipe et qui se battent contre le mal », résume Ryosuke Sakamoto, alias Force Rouge.
Milan Morales