Série: Les Cahiers Russes
Auteurs: Igort
Editeur BD: Futuropolis
Une chronique BD: Génération BD


Mon avis
Ce n’est pas un hasard si Amnesty International s’est associé à la parution de ce livre coup de poing. Lorsqu’on lit cet album, on ne voit plus du tout avec le même regard la politique de Poutine, on prend du recul par rapport à cette vision terroriste (qui n’est pas niée) du peuple tchétchène. On comprend mieux que les actes terroristes de ce peuple relèvent davantage d’une tentative désespérée de résister aux millions de soldats russes envoyés chez lui pour y exercer de nombreuses exactions. Les méthodes utilisées ne sont pas éloignées de celles que l’on rencontrait dans les camps de concentration comme les « fosses à détention », fosses creusées profondément dans le sol et fermées d’une planche de bois, où civils et soldats étaient jetés pendant des jours durant, mourant de froid, de faim, de soif, dans leurs excréments… On le voit, c’est un livre choc mais c’est aussi un livre militant et salutaire car il dénonce ce dont on ne parle pas ou peu. La journaliste Anna Politkoskoïa menait ce combat pour briser le silence, elle cherchait à comprendre les motivations des bourreaux et essayait de rester la plus objective possible face aux horreurs qu’elle constatait. C’est le genre de livre à faire lire aux élèves d’une école secondaire mais également à acheter à titre personnel pour faire revivre Anna Poltikoskoïa et lui donner raison sur le bien fondé de son combat et montrer qu’ainsi, elle ne l’a pas perdu. Et dire que Poutine a de fortes chances d’être réélu…