Furtif
Scénariste : Mike Costa
Dessinateur : Nate Bellegarde
Editeur: Delcourt
Pendant des décennies, le super-héros appelé Furtif a mené une guerre sans pitié contre le crime, mais il a sans doute poussé un peu trop longtemps sa quête de justice… Seul le reporter Tony Barber sait que derrière le comportement imprudent de Furtif se cache un homme plus âgé qui se bat contre la maladie d’Alzheimer... Un homme qui n’est autre que son propre père.
Robert Kirkman est co-créateur.
Avec une fin digne du Tenet de Nolan, ce comics remue les méninges. Il aborde des sujets modernes par le prisme de Détroit, ville à l’agonie où l’infrastructure urbaine est en déclin, les écoles en sous-effectifs et sans moyens, la criminalité bien ancrée mais il parle aussi de la santé et plus précisément de la maladie d’Alzheimer.
Initié à la base par Robert Kirkman que l’on ne présente plus, ce comics réussi en un seul tome ( recueil de 6 feuillets aux USA) à nous livrer une histoire tendue et rythmée qui approche les super-héros par un autre biais, moins classique. C’est plutôt innovant et créatif, en amenant en plus de cela une dimension spatio-temporelle à l’ensemble.
Tony Barber lutte contre deux vérités: la maladie croissante et dégénérescente de son père et la double vie de celui-ci. Et si tout était lié? Et si il était encore plus impliqué dans toute cette histoire que ce qu’il croit savoir? Ajoutez à cela un ennemi légendaire et rancunier et vous obtenez une situation qui peut imploser à tout instant!
J’ai un aveux à vous faire: j’ai dû faire appel à un ami. J’avoue, la fin me laisse perplexe… Je ne suis en effet pas sûr d’en comprendre toutes les subtilités. (Je n’ai encore actuellement pas tout compris à Tenet d’ailleurs…) Est-ce que la volonté de ne faire qu’un tome de ce récit (6 feuillets aux USA) a poussé le scénariste à prendre quelques raccourcis? Bien que l’intrigue soit en constante montée, la fin me fait l’effet d’une marche manquée. Comme si j’avais raté un élément clé.
Est-ce que cela en fait un mauvais comics? Certainement pas! Celui-ci a beaucoup de qualité, en commençant par un graphisme totalement raccord avec le récit. C’est amené avec intelligence, par la vision de Tony, jeune reporter en guerre avec son époque. Si je veux voir le bon côté des choses, une fin incertaine n’est pas une fin ratée, c’est un propos qui reste en tête longtemps et qui revient vous chatouiller l'esprit régulièrement, ce qui au final est plutôt intéressant non? Pour ma part j'y repense souvent...
A vous de vous faire votre idée et n’hésitez pas à me faire part de votre ressenti sur la question, je cherche toujours de mon côté.