Buzzkill
Scénariste : DONNY CATES
Scénariste : MARK REZNICEK
Dessinateur : GEOFF SHAW
Coloriste : LAUREN AFFE
Editeur: Delcourt
Ruben est un super-héros dont les super pouvoirs ne s’activent que lorsqu’il est saoul, sous l’emprise d’alcool ou de drogues. Alors qu’il combat une menace capable de détruire la planète, Ruben tombe dans un coma éthylique. Il se réveille au milieu d’une ville dévastée sans savoir ce qui s’est passé. Un seul choix s’impose à lui: rester sobre et mourir, ou replonger pour tenter de rester en vie…
Mon avis:
Mais pourquoi un seul tome? C’est vraiment fini? Genre, fini fini? Ce sont les premières réflexions qui me sont venues après avoir refermé ce comics un peu incrédule… Je l’ai même relu plusieurs fois cette fin, certain d’avoir raté un détail.
L’idée de départ me plaisait bien: un super héros qui carbure aux drogues et alcool en tout genre pour y puiser sa force. Evidemment, plus il en tient une couche, plus fort il est.
Tordu oui. Et bien vu!
Parce que tout de suite après vient la question morale! Est-ce bien ou pas? Etre accro pour faire le bien n’est donc plus un vice? Est-ce que le fait de sauver le monde des méchants rend « Ruben » meilleur que les autres camés qu’il rencontre en réunion, bien décidé à rester sobre et donc, ordinaire?
Des questions à la pelle qui viennent très rapidement dans l’histoire, vu que l’on se fait embarquer dans cette tornade par une réunion aux AA* où notre « héros » se confie plus ou moins sur son problème, tout en étant convaincu de ne pas être comme eux.
En fait, tout arrive très vite, dans ce récit, c’est un brin confus parfois. C’est là que le deuxième, voir troisième tome auraient été les bienvenus. Histoire de pouvoir travailler plus en profondeur certaines situations qui le méritaient. Après ce n’est pas bâclé, loin de là mais ça a un gout de trop peu, de trop rapide…
Le dessin de Geoff Shaw est vraiment parfait, il colle à l’ambiance et rajoute un côté « gueule de bois » qui appuie le malaise que vit son personnage face à cette situation. La colo est elle aussi parfaitement en raccord, très subtile avec un côté académicomics que j’adore. Lauren Affe sait utiliser des trames sans en faire des caisses, de plus sa palette plutôt féminine donne une profondeur assez particulière à tout cela.
C’est une découverte intéressante que ce Buzz Kill, j’aime beaucoup ces comics qui se permettent de ruer un peu dans les brancards du monde des super héros, devenus parfois si conventionnels. Cela amène un peu de nouveauté même si le sujet a déjà été vu auparavant, Donny Cates parvient à y jouer quelques bonnes cartes. Dommage que son jeux ne dure pas plus longtemps!
* AA: Alcooliques Anonymes