Oblivion Song
Scénariste : Robert Kirkman
Dessinateur : Lorenzo De Felici
Coloriste : Annalisa Leoni
Editeur: Delcourt
Il y a dix ans, 300 000 habitants de Philadelphie, en Pennsylvanie, ont soudainement disparu, mystérieusement happés vers une autre dimension, Oblivion, où ils tentent de survivre face à des monstres gigantesques. Le gouvernement a abandonné l’espoir de les retrouver, malgré l’insistance d’un homme, Nathan Cole, qui tente sans succès d’obtenir une aide de l’État pour financer la poursuite des recherches et ramener ainsi les survivants errants dans les limbes de cet autre univers. À l’aide des scientifiques Bridget et Duncan, il met au point un appareil lui permettant de faire quotidiennement l’aller-et-retour
entre les deux mondes. Véritablement obsédé par cette quête, au point de négliger sa relation amoureuse avec Heather, Nathan ne peut résister au chant de la ville d’Oblivion dont il explore les moindres recoins.
Pourtant, des contrées inexplorées demeurent, habitées par des communautés dont Nathan ignore tout, vivant une existence marginalisée sous le commandement d’une personne qu’il connaît bien…
Plus qu’une mission de sauvetage oeuvrant pour le bien collectif, Nathan mène en réalité une véritable croisade personnelle.
Mon avis:
Robert Kirkman est certainement l’un des auteurs le plus productif de cette dernière décennie! Dans le désordre: Brit, Haunt, Invincible, Le maitre voleur, Les Gardiens du globe, Outcast, Super Dinosaure, Super Patriote, Tech Jacket et bien sûr la plus connue de ses oeuvres, Walking Dead. Rien que ça.
Et c’est donc avec Oblivion Song, un thriller de science-fiction, que Kirkman revient faire parler de lui. Avec un grand renfort de pub, il faut le dire! On a même droit à un extrait de celui-ci à la fin du tome 29 de Walking Dead. Difficile de passer à côté…
Delcourt semble croire beaucoup en cette nouvelle aventure sortant tout droit du cerveau sous pression de Robert. Mais est-ce justifié?
Même si il est difficile de répondre de façon constructive avec un seul tome, ce premier opus nous tient en haleine du début à la fin. Et le génie de l’auteur fait le taf, nous offrant régulièrement des rebondissements tout du long de la lecture pour finir sur une révélation qui change la perception de l’histoire de façon radicale!
Les acteurs sont introduits avec soin, même si l’histoire commence sur une course poursuite effrénée dans l’autre dimension, le récit prend le temps de poser des bases solides sur lesquelles viennent se tisser plusieurs intrigues parallèles menant semble t’il toutes vers le personnage principal…
En ce qui concerne le graphisme, c’est un duo italien qui est au commande. Lorenzo De Felici nous offre un dessin brut, emmené, un rien brouillon parfois mais totalement digeste, réussissant à traduire un univers complètement surréaliste et angoissant. Annalisa Leoni amène pour sa part une palette de couleurs pastels assez tranchée malgré tout et plutôt réussie. L’ensemble fonctionne bien et réussi à nous emporter dans l’aventure tout du long.
Si cette histoire peut faire penser à la série télévisée « The Leftovers » elle s’en détache très vite et offre d’autres intrigues plutôt bien vues. C’est donc une très bonne sortie que ce premier tome d’Oblivion Song et c’est avec impatience que l’on attendra le nouvel épisode dont la date de sortie n’a pas été encore dévoilée.