Série: 50
Auteurs: Alexis Sentenac, Rémy Guerin
Editeur BD: Glenat
Une chronique Comics: Génération BD
L'histoire:
Après une intervention musclée qu’elle n’aurait pas dû mener seule, l’agent Lyse « Easy » O’Leary, profileuse, se fait remonter les bretelles par son supérieur. Son unité spéciale du FBI vient de trouver l’antre d’un serial killer que leur unité spéciale traquait depuis plusieurs mois, le fameux Gray, et ce n’est pas le moment de jouer au justicier.
Sur place, le légiste Gibson, surnommé Toolbox, est fasciné par ce qu’il trouve : des abats-jour en peau humaine, des dissections particulières, organes conservés en bocaux… et surtout le cadavre d’un homme, recousu de toute part, les paupières coupées et suspendu en extension au milieu d’une pièce. Lorsque Lyse et sa collègue profiler Claire analysent la scène, elles découvrent par hasard que notre homme est encore vivant !
Mon avis:
Nouvelle collection Flesh & Bones (Chair et Os) chez Glénat comics, des albums brochés format A5. Mais ici point de super-héros mais un thriller haletant, flirtant avec le film Seven et parfois sur la série télé « Blacklist ». Les références à Seven sont par ailleurs explicitement données dans l’album où le légiste Toolbox fait allusion au scénariste Andrew Kevin Walker créateur de Seven.
La section du FBI que nous suivons est chargée de référencer et traquer les pires serial killer des USA. Mais parfois, certains ne trouvent pas de place au sein de leur classification, ce qui rend leur identification et leur capture beaucoup plus difficile, voire impossible. Ils sont au nombre de 50 et surnommés les « suspect zéros ». Lorsque l’un deux prend pour cible cette unité du FBI, les choses sérieuses commencent !
On est pris dans le récit et son rythme, et même si on a la clé de l’histoire dès les premières pages, finalement on l’oublie et on se laisse porter par cette histoire de Remi Guerin. On lui devait déjà la série « Pinkerton » et « «Kookaburra Universe », et c’est pour moi un scénariste à tenir à l’œil. Le tueur sadique parvient à distiller la peur chez les flics chargés de le poursuivre, projetant également cette tension chez le lecteur. La voix off du meurtrier tout le long du récit accentue encore l’effet d’oppression.
Seul petit bémol à mes yeux: la conclusion arrive à mon sens trop rapidement, alors que l’histoire allait crescendo et que je vivais pleinement l’enquête, le soufflé est malheureusement retombé trop vite.
Au dessin, Alexis Sentenac (Siberia 56, Hydres d’Arès, Geste des Chevaliers Dragons)) nous sert un travail impeccable, avec des pages noires à l’atmosphère glauque et sombre ; et le choix de travailler uniquement en noir et blanc renforce encore la tension du récit.
En fin d’album, 5 pages laissées à des amis dessinateurs pour leur vison de « 50 » : Brice Cossu, Djet, Julien Carette, Ronan Toulhoat et Thibaud de Rochebrune.
Maroulf