La baie des cochons
Dessinateur : Elric
Scénariste : Clément Lemoine
Scénariste : Michael Baril
Editeur: Dupuis
L’histoire de ce One-Shot, en quelques lignes…
Cuba, La Havane, 1961.
La célèbre journaliste Seccotine réalise un reportage sur les forces révolutionnaires cubaines.
A quelque 4000km de là, Spirou, Fantasio, Spip & le Marsupilami atterrissent à New-York pour suivre le sommet de l’ONU où le Commandante Fidel Castro doit faire une allocution explosive face à John F. Kennedy.
Suite à un malheureux concours de circonstances, notre pauvre groom sera enlevé par la garde rapprochée de Castro et exilé ipso-facto dans les terribles geôles cubaines, au motif de tentative d’assassinat sur le Commandante !
Voici donc nos héros embarqués bien malgré eux dans une terrible mission de sauvetage, sur fond de contre-Revolución historique et du projet de débarquement des forces américaines dans la sinistre Baie des cochons !
Ce qu’on en a pensé…
La tirade en introduction du Commandante pose directement le contexte de cette nouvelle aventure (complète en un tome) : « Que disparaisse la filosofia de la spoliation et disparaitra la filosofia de la guerre », ou autrement dit « l’origne des guerres est le désir des uns de voler les autres.
On se retrouve très vite aussi dans les vieilles pantoufles de « Franquin », avec ce gag sur la photo d’identité de Fantasio, l’arrivée salvatrice de l’ami Américain patriote LongPlaying (travaillant pour la CIA) ou encore la référence au très bon One-Shot de Tarrin « Spirou chez les Soviets ».
Beaucoup de références de notre pop-culture actuelle sont parsemées tout au long des planches, apportant pas mal de fraicheur au récit, sans qu’elles ne sentent le fake.
L’autre atout de cette épopée loufoque dans les méandres de la vraie Histoire de Cuba, est le respect de charte graphique du maitre Franquin : si on ne peut évidemment pas comparer ces planches à celles du Mentor, le lecteur lambda se retrouvera dans un univers graphique vintage et connu ; évidemment, les Franquistes (dont je suis) noteront directement les notables différences (le mouvement des personnages, les décors parfois vides et sans la foultitude des petits détails qu’affectionnaient le grand André….
Même la couverture se veut être un hommage à l’œuvre originelle (oui, on sait bien que Franquin n’est pas le créateur de la série, mais c’est véritablement lui qui a donné toute son ampleur à l’œuvre !) :
Les auteurs ont globalement bien respecté les caractères de nos personnages, même si on regrette que le Marsupilami n’ai véritablement servi que pour faire le « coup de poing » et l’absence totale du Spip (pas même d’ « histoires dans l’histoire », comme le faisait si bien Franquin ou encore Tome & Janry).
Si le dénouement de l’histoire est quelque peu capilo-tracté avec cette barrière de coraux impromptue, on a passé un chouette moment à la lecture de cette aventure.
L’équipe d’auteurs de cette aventure ont resigné ensemble pour une autre aventure : « Zorgrad », tandis qu’un autre one-shot est déjà annoncé aussi, réalisé cette fois par Fabrice Tarrin et Lewis Trondheim : « Le trésor de San Inferno ».
A suivre et à lire donc…
Milan Morales