Bleu à la lumière du jour
Dessinateur : Borja Gonzalez
Scénariste : Borja Gonzalez
Coloriste : Borja Gonzalez
Editeur: Dargaud
Mon avis
Un conte noir et très étrange avec des superbes planches avec aplats dans les tons bleus ou bruns. Beaucoup de planches sans paroles pour pouvoir encore mieux admirer le dessin de Borja Gonzalez. Des pleines pages ou découpées en quelques cases, les 37 premières pages sont magnifiques et se laissent facilement lire en emportant le lecteur !
On est d’ailleurs quasi avec une longue introduction sans parole lors du début de cette histoire, permettant d’admirer le graphisme, mais par la suite, j’avoue avoir eu plus de mal à rentrer dans le récit de 184 pages concocté par cet auteur espagnol. La narration est déconcertante, alambiquée, difficile à suivre pour le lecteur même si le graphisme reste de toute beauté, avec pourtant des visages vides, ce qui complique encore la lecture pour le lecteur qui distingue péniblement les différents personnages, spécialement les deux sœurs Teresa et Matilde pour ma part…
Ce choix graphique de ne pas dessiner les visages est lié à l’histoire et permet d’ajouter une note supplémentaire pour le lecteur. Car « au fond des orbites noires vit une créature qui nous hait » explique Térésa à Manuel…
Lorsque les éléments se mettent en place, et après avoir refermé le livre et relu quelques passages (ainsi que le résumé de l’éditeur !), on comprend mieux. Au début, Matilde fuit dans la forêt avec l’aide de sa sœur Térésa pour échapper au sacrifice rituel et ancestral au nom d’une tradition familiale. Mais elle reviendra au château habitée par l’esprit de l’oiseau bleu. Et tandis qu’on attend le retour des hommes partis à la chasse, le lecteur découvre toutes les tensions familiales qui règnent entre les femmes du château.
En postface de cette histoire, Borja Gonzalez nous raconte que « l’héroïne de toutes ses histoires est Teresa, une fille totalement déconnectée de son époque, de sa réalité, voire d’elle-même. Quelqu’un qui préfère vivre dans un conte où tout est étrange et mystérieux. » Gonzalez espère aussi que le lecteur parviendra à établir une connexion avec Teresa, dans ses livres publiés et à venir. Il fait ainsi référence à « The Black Holes » et « Nuit couleur larme ». Trois illustrations pleine page dans les tons bruns, avec un oiseau bleu, achèvent le livre.
Bref, un sentiment très mitigé sur cet album qui nécessite vraiment un (gros) effort du lecteur pour tout comprendre et s'imprégner de l'histoire au mieux, même si le graphisme est superbe!
Maroulf