BD Classic

La Tête de Chien, c'est le blason de Jehan, un chevalier de petite taille mais un rude combattant, rapide et endurant. Mais Jehan n'est pas ce qu'il paraît: sous son armure se cache en fait une jolie demoiselle. Un secret bien gardé par Paulin, son jeune écuyer qui se débrouille par de petits arrangements pour dégoter un repas sans dépenser, ou pour trouver un gîte pour la nuit à son chevalier.
Le seul à connaître ce secret c'est Josselin, le jeune chevalier au Chevron d'Argent. Fils cadet d'une grande famille, Josselin a préféré errer comme chevalier sans le sou plutôt que d'entrer dans les ordres comme l'exigeait son père.
Jehan et Josselin se déplacent de tournoi en tournoi, vivant chichement des rançons prises aux chevaliers qu'ils parviennent à battre.

Au tournoi de Provins, ils rencontrent le mystérieux Chevalier Noirci, le vainqueur du tournoi qui garde prudemment l'anonymat, ne retirant jamais son heaume en public.
Lors du tournoi suivant organisé par le comte de Joigny, ils décident de combattre au côté des chevaliers du Comté de Joigny afin se retrouver face au Chevalier Noirci, qui combat dans le camp adverse.
Ils espèrent le battre pour gagner le respect de Gaucher de Joigny, le fils du comte, tout en remportant quelques deniers pour améliorer leur quotidien pendant les prochaines semaines.

L'avis de Félix

Tête de Chien est la nouvelle série de Vincent Brugeas (scénario), Ronan Toulhoat (dessin) et Yoann Guillo (couleur) consacrée au Moyen-Age, et en particulier aux tournois de chevaliers.

Ce premier tome est très réussi: les 136 pages se dévorent d'une seule traite tant le scénario de Vincent Brugeas est palpitant et bien construit. Les scènes de combat se succèdent sans laisser de répit aux personnages, entrecoupées de scènes de vie moyenâgeuses sur les tournois, où on découvre le monde sans pitié des écuyers, les paris sur les combats, les enjeux politiques et les alliances opportunes lors des banquets.
Déconstruisant le cliché de l'honneur des chevaliers protégeant la veuve et l'orphelin, le récit met en évidence leurs valeurs à géométrie variable: ils disent se battre en tournoi pour prouver leur valeur, mais la plupart ne pensent qu'à s'enrichir grâce aux rançons prises aux vaincus en cas de victoire et aux paris clandestins, gains qu'ils dépensent sur le champ en buvant et en mangeant sans compter lors des banquets.
Le dessin de Ronan Toulhoat est magnifique. La mise en page est résolument contemporaine, inspirée du format Comics et Manga, tandis que le dessin réaliste est très fin et précis, avec des scènes de combat très dynamiques, des personnages expressifs et des décors richement détaillés, le tout superbement mis en couleur par Yoann Guillo.

Voilà un début tonitruant pour une série d'aventures chevaleresques en trois tomes qui s'annonce passionnante. Vivement la suite !