Quatrième partie
Dessinateur : Emile Bravo
Scénariste : Emile Bravo
Coloriste : Fanny Benoît
Editeur: Dupuis
Le hasard fait que je suis amené à chroniquer deux albums qui sont en fin de cycle et se passent pendant la guerre 1940. Si le premier (Mattéo sixième époque chronique sur ce site) évoque le début de la guerre, « L’espoir malgré tout » parcourt lui toute la période de ce conflit mondial, mais de ces deux récits totalement différents à tous les niveaux (graphiques, narratifs…) émerge une grande sagesse, une philosophie qui redonne confiance en le genre humain.
Finale d’une série très qualitative (albums « La loi du plus fort » suivi du « Journal d’ »un ingénu » et clôturé par les 4 tomes de « L’espoir malgré tout »), Emile Bravo nous fait découvrir un Spirou idéaliste et, mais pas toujours très réaliste qui va progressivement et au fil du temps gagner de la la maturité au fur et à mesure qu’il sera confronté à la réalité de la guerre. Même Fantasio semble gagner un peu de cette maturité même s’il reste très égal à lui-même…
À la fin de la guerre, Spirou n’a plus rien d’un « ingénu », car cette période de conflit l’a marquée et lui a fait perdre sa belle insouciance. Il a néanmoins réussi à préserver son côté idéaliste, ne voulant pas devenir aussi meurtrier que l’agresseur allemand. Pour Spirou, l’idéalisme rime avec humanisme même si ce principe est particulièrement compliqué à préserver dans une période où celui-ci a complètement disparu.
Le dessin simple et efficace d’Emile Bravo conjugué à un scénario particulièrement convaincant font que l’on sort à la fois meilleur, mais aussi pensif sur le genre humain à la fin de ce dernier tome de « L’espoir malgré tout »… Pour ponctuer ce sentiment mitigé, l’auteur a ajouté en fin d’album une représentation du tableau « Le triomphe de la mort » peint par Félix Nussbaum juste avant sa déportation, tableau terriblement noir, mais aussi réaliste dans sa prédiction…