Le bonheur nuit gravement à la santé
Série: Happytech, Tome 1
Dessinateur : Alessia Fattore
Scénariste : Eric Corbeyran
Coloriste : Giulia Priori
Editeur: Delcourt
Xavier n’a pas trop le moral, il participe à une fête familiale, mais s’y emmerde profondément. Pour couronner le tout, il s’engueule avec son épouse Carole qui finit par se casser et arrive en retard à son bureau après avoir perdu son badge d’entrée, ce qui constitue une bonne excuse pour qu’il soit viré.
Xavier fait le bilan de sa vie et ce n’est pas brillant, il s’est toujours fait marcher sur les pieds et n’a jamais eu de véritable réussite professionnelle ou sentimentale…
Il se souvient alors qu’une cousine travaille pour la société Happytech, société qui a pour objet de redonner un peu de bonheur aux gens ; il s’y inscrit et attend de savoir si sa candidature sera acceptée.
Lors de son inscription, quelque chose le tracasse néanmoins : comment l’égérie publicitaire d’Happytech (on la voit de la jeune femme sur tous les outils de promotions et de formation de la société) ressemble comme une goutte d’eau à une jeune SDF qui lui avait fait des misères dans le métro ?
La candidature de Xavier est finalement acceptée et Xavier s’investit dans cette formation qui lui plaît, au point que le patron de la boîte lui propose de l’engager comme formateur…
En même temps, Xavier retrouve « l’égérie » de la société, Naomi. Celle-ci lui explique être comédienne et être en conflit avec Happytech qui l’avait engagée suite au fait qu’elle avait découvert que le but de la société n’est pas de rendre les gens plus heureux, mais plus efficaces et plus faciles à diriger, faisant davantage le bonheur de ceux qui les emploient et les gouvernent. Suite à cela, elle s’est fait virer de la société…
Xavier se trouve face à un dilemme: écraser comme il l’a toujours fait jusqu’ici ou se révolter contre le système Happytech ?Nouvelle série pour Corbeyran qui fait partie des scénaristes plutôt productifs, Happytech se veut un récit contemporain avec une société factice génératrice de bonheur artificiel. On avait déjà) la société de consommation pour cela, mais pourquoi pas une société spécialisée en la matière en complément ?
L’idée est plutôt sympa même si je trouve le personnage de Xavier un peu trop caricatural. La société Happytech peut par contre très bien s’imaginer de nos jours, elle s’intercalerait entre le wellness, la pleine conscience et autres coachs de vie…
Le dessin d’Alessia Fattore a la caractéristique d’avoir un style pas trop éloigné du dessin réaliste tout en développant une certaine créativité et c’est plutôt réussi car le récit oscille aussi finalement entre la réalité et la fiction…
Les personnages et la trame sont posés, reste à voir comment Corbeyran va leur donner de l’ampleur et davantage de densité pour quitter le caractère peut-être un peu trop traditionnel de ce premier tome. Si l’idée de base est bonne, il semble important que le récit gagne en intensité voire en enjeux pour captiver pleinement le lecteur. Une première mise en bouche donc, en espérant que le plat principal nous dévoilera toutes ses saveurs !