Le dernier mot
Dessinateur : Vincent Perriot
Scénariste : Vincent Perriot
Coloriste : Florence Breton
Editeur: Casterman
Mon avis
Une claque graphique ! J’avais déjà été enchanté par le premier tome paru en 2018, véritable coup de cœur, et je confirme tout le bien de ce second tome du diptyque.
Tandis que le premier tome était plutôt axé sur l’aspect désertique et les soucis d’approvisionnement en eau, l’ensemble de l’album étant teinté de couleurs chaudes par l’excellent travail de Florence Breton ancienne coloriste attitrée de Moebius lui- même (mais aussi de la série Horologiom), ce deuxième album tout aussi fourni (192 pages !) se déroule 16 ans plus tard.
A contrario, les eaux ont cette fois envahi la terre suite à la rupture des canalisations qui traversaient le désert. Les tons sont plus froids, dans des teintes plutôt bleutées… Pour survivre, les habitants ont dû construire des immenses bateaux, tandis que des pillards sillonnent encore la terre pour leurs rapines. Parmi eux, le plus cruel est un ancien officier nommé Isao…
Vincent Perriot est un auteur (très) engagé qui s’investit pleinement dans cette œuvre pas éloignée du tout des soucis climatiques rencontrés à l’heure actuelle. Tandis que le dernier rapport du GIEC est alarmant, annonçant une montée des eaux de 13 mètres (sic !), l’auteur nous offre une bande dessinée de science-fiction certes, mais sur fond de catastrophe écologique. L’ensemble se laisse cependant lire avec plaisir, tant dans la forme que sur le fond. Vincent Perriot pousse le raisonnement à l’extrême et choisit de détruire la terre, l’inondant des flots bleus. Et son choix assumé est de nous décrire cette catastrophe pour que les personnages et le lecteur la vive en même temps.
Pour son dessin, c’est véritablement spectaculaire !
De très nombreux dessins pleine page permettent d’admirer la virtuosité du trait de Perriot pour qui il ne semble y avoir aucun limité graphique. Il mêle habilement des éléments de technologie moderne avec une vie ancienne, des dinosaures, des appareils volants comme dans Star Wars, des bateaux forêt, …
Il puise son inspiration à partir de photographies, puis passage aux crayonnés, encrage à la plume et à l’encre de Chine, découpage et collage, précision et finesse du trait, mais quel véritable orfèvre ! Voyez la petite vidéo tournée dans son atelier pour vous rendre compte de cet artiste.
Et cerise sur le gâteau, l’auteur nous annonce que le cycle reste ouvert, ayant encore plein d’idées à développer avec ces personnages et cet univers… A suivre donc !
Blog pour les amateurs : https://vincent-perriot.over-blog.com/
Et signalons également un tirage spécial en noir et blanc.
A conseiller pour tous les amateurs de récits de science-fiction !
Maroulf