Schizo robot
Scénariste : Luc Brunschwig
Dessinateur : Roberto Ricci
Editeur: Futuropolis
Mon avis
Quel final éblouissant pour une série qui a eu vraiment du mal à décoller. Et pourtant cela en valait la peine !
Débuts de Brunchwig chez Humanos en 1999 avec Jean-Christophe Raufflet au dessin pour un album intitulé « Urban games ». Un échec qui a failli couter la survie de cette histoire. Mais lorsque 12 ans plus tard, Roberto Ricci s’en empare, quelle merveille ! 2011-2021 soit 10 ans tout de même pour accoucher de ces cinq tomes. L’album précédent date de 2017, presque 4 ans car il compte 64 planches au lieu des 50 habituelles, et Roberto Ricci a eu des soucis de santé avec sa main. Pour achever ce cinquième tome, il a par ailleurs été aidé par Simone pour les aplats des dessins.
Science-fiction, anticipation, jeu vidéo grandeur nature, parc de délassement Monplaisir est tout cela à la fois. Luc Brunschwig nous dépeint avec un certain cynisme les dérives potentielles de notre société avec une téléréalité omniprésente et une sorte de Las Vegas immense. Monplaisir est un vaste parc d’attraction de 300.000 hectares imaginé par un génie de l’informatique, Springy Fool, et géré par ALICE, l’IA qu’il a créée. C’est le plus grand parc d’attraction de la galaxie où passent quelques 18 millions de visiteurs chaque jour et où même les interceptions armées sont filmées en direct et soumises aux paris !
Le récit débute avec une introduction étrange, avec la présentation d’un projet d’une série de dessins animés nommé « Overtime » et présentant une brigade de justiciers partant rechercher des criminels dans le temps. De quoi donner des idées pour une nouvelle bd plus tard ? Quoiqu’il en soit, le récit est une nouvelle fois construit à l’aide de flash-back présentés sous forme de chapitres bien distincts et dont on comprend qu’il s’agit de la vision des bandes d’enregistrement d’ALICE. Certes il faut se replonger dans cette construction, mais ensuite on ne lâche plus l’histoire, pour arriver sur un final happy end mais pas que…
Au dessin, Ricci nous gratifie de pages somptueuses et d’un graphisme enlevé. Son travail couplé à celui de Brunschwig ont permis à cette série de devenir un pur chez d’œuvre graphique et narratif !
Alors que les couvertures reprenaient chaque fois un écran de supervision, celle de ce dernier tome met notre IA ALICE en arrière-plan, devancée par tous les écrans en surimpression. L’idée étant de montrer que c’est ALICE qui réétudie les enregistrements qu’elle a en mémoire.
Bref une excellente série à conseiller chez Futuropolis !
Maroulf