Dessinateur : Romain Sordet
Scénariste : Dominique Latil
Coloriste : Aurélie F. Kaori
Editeur: Drakoo
L’histoire du #01 en quelques lignes…
Mais les masses d'énergie mises en jeu lors de tels transferts et les exigences des lois de la physique imposent une gestion stricte de ces échanges. C'est le travail de la Compagnie de Téléportation Galactique.
Pour cela, elle possède un corps d'élite : à la fois espions et détectives, ces enquêteurs hors-pairs sont chargés de traquer et ramener les voyageurs perdus ou en fuite dans toute la galaxie.
Ce qu’on en a pensé…
Avec les séries Star Trek, on pensait déjà tout savoir de la téléportation, de son procédé, de ses inconvénients… jusqu’à aujourd’hui ! Même le plus roublard des Férengis n’avait jamais osé imaginer comment profiter, exploiter voire détourner cette formidable technologie ! C’est dire le level du scénariste, Dominique Latil !
Son idée de base est simple : la téléportation est une technologie inventée et mise en œuvre par une seule société de par l’univers ; en plus donc de devoir gérer une quantité absolument folle de flux de personnes, de marchandises et de données, Cette méga-société se doit de manier toute cette puissance avec intelligence et prudence. Elle doit composer aussi avec les tensions internes, les ambitions personnelles, les vicissitudes des êtres vivants….
Sachant cela, le lecteur peut très vite vouloir se téléporter instantanément ailleurs, dans une autre BD, de peur de s’enfoncer dans un infâme bouiboui thriller géopolitique acerbe et rébarbatif… si ce n’est que pour nous faire ingurgiter son concept sans nous provoquer un spasme du diaphragme, le scénariste a intégré tout cela dans une gigantesque chasse à l’homme… rendant donc son histoire digeste et équilibrée.
Certes, tout n’est pas parfait : il y a pas mal de micro-élipses dans les scènes d’action, provoquant parfois des heurts dans la fluidité de la lecture.
À d’autres moments, des situations se voulant drôles tombent à plat : les 2 abrutis piégeant nos 2 agents sont d’une lourdeur tellement pathologique que tout l’effet comique de la situation s’en trouve dissipé… ou encore l’appendice de Chesta qu’il ne maitrise pas du tout alors qu’il a toujours vécu avec…. Sur ces points, on a eu l’impression que les auteurs se sont dits à la relecture du scénario : « il nous faut une respiration à ce point de l’histoire, on va donc rajouter une scène (ou une réplique) drôle »… sauf qu’on n’a pas trouvé ça comique.
Sur la partie graphique, on ressent une double inspiration SF : celle tout d’abord de la série « Tessa Agent Intergalactique », de Stéphane Louis (le Design général des personnages, le mouvement dans les cases des personnages) ; celle ensuite de Philippe Buchet (Sillage) sur l’aspect Mecha & Tech…
Les planches délivrées ici par Romain Sordet sont très dynamiques avec des traits fins et incisifs, entrainant donc le lecteur à toute vitesse à travers ses 46 pages…. Un petit regret cependant sur la colorimétrie générale, qui aurait pû être un tantinet moins triste.
Au terme de cette première partie (l’histoire est articulée sur 2 volumes), les auteurs nous offrent un nouveau Space Opéra mâtiné d’un Zeste de FarWest assez prometteur (un peu à la sauce de la série « Firefly »).
On est suffisamment hypé pour avoir envie de savoir comment tout cela finira, mais on espérait mieux encore.
Milan Morales