L'arène des maudits
Scénariste : Laurent-Frédéric Bollée
Scénariste : Didier Alcante
Dessinateur : Enrique Breccia
Coloriste : Sébastien Gérard
Editeur: Soleil
Mon avis
Golgotha, comme le nom de la montagne où a été crucifié Jésus-Christ, située en extérieur de Jérusalem. Mais ici, on n’en parlera pas (encore)…
Après avoir « commis » la Bombe (dessiné par Rodier), un superbe album de 460 pages retraçant l’histoire de la bombe atomique, et récompensé par de nombreux prix, Alcante et Bollée s’associent à nouveau et cette fois-ci pour un peplum ! En réalité, l’histoire a été écrite durant l’élaboration de la bombe pour bénéficier d’une sorte de « récréation » pendant ce sujet très pointu et plus didactique.
Ces deux scénaristes nous livrent un récit mêlant le destin d’un gladiateur, de son fils ignoré et d’un prisonnier semblant immortel. Dans ce premier tome qui met les éléments en place, on suit surtout la destinée d’un héros gladiateur tombé en disgrâce et un peu d’un étrange hébreu qui refuse de mourir. L’histoire du jeune fils est à peine esquissée pour l’instant, tandis que celle d’Eliakim n’est qu’en filigranes de celle de Lucius. Le mirmillon, gladiateur lourd à grand bouclier, a commis l’erreur de vouloir quitter son maître sans son accord, il le paiera chèrement. Cela permet aux auteurs de nous offrir de belles scènes de combat dans l’arène et en-dehors magnifiquement illustrées par Enrique Breccia (Sentinelles). Vu l’époque plus rude et les mœurs plus relâchés qu’aujourd’hui, les auteurs se permettent aussi des pages de nudité plus explicites tant dans les textes que les dessins en pages 7 et 15 érotiques.
Le dessin de l’Argentin Breccia est spectaculaire et convient à merveille à ce peplum, et la couverture invite le lecteur au combat ; la précision des tenues des gladiateurs et celles des centurions romains nous plonge dans l’ambiance. L’histoire se déroulant à Pompéi, c’est aussi l’occasion de découvrir l’arène et la ville avec le Vésuve en décor, avant l’éruption qui détruisit l’entièreté de la ville en 79 après JC.
Les couleurs de Sébastien Gérard servent aussi brillamment le dessin, et le coloriste est d’ailleurs crédité en couverture, c’est à souligner car ce n’est pas si fréquent.
Prévu en trois tomes, ce premier épisode met en place les divers éléments et tient le lecteur en haleine ! La page finale est très étrange, vivement la suite pour en connaître davantage.
Pour les collectionneurs, signalons qu’un tirage grand format en noir et blanc a aussi été réalisé en janvier déjà par les éditions Soleil et permet d’apprécier encore plus le dessin de Breccia.
Maroulf