Magnulv le bon
Scénariste : Bruno De Roover
Dessinateur : Przemysław Kłosin
Editeur: Anspach
Mon avis
Septième album pour les éditions Anspach fondée par un passionné du même nom. Nicolas Anspach n’est pas un inconnu dans le monde de la bande dessinée puisqu’il a travaillé chez Auracan, puis comme rédacteur chez Actuabd, directeur de collection chez Paquet, avant qu’il ne se lance lui-même dans l’édition en 2018 avec « Sourire 58 » de Baudouin Deville et Patrick Weber. S’en sont suivis deux autres albums avec le personnage de Kathleen, que sont « Léopoldville 60 » et « Bruxelles 43 » ainsi que la transposition de « l’Exilé » et « Le jardin de Daubigny ».
Et en 2021, la réédition de « L’œil du chasseur » de Berthet et Foerster et la traduction de l’excellent Jylland paru en Néerlandais chez l’éditeur Uitgeverij L complètent les productions « anspachiennes ».
Pour cet album, un scénariste belge Bruno De Roover (à qui l‘on doit "Le Jardin de Daubigny" et plusieurs parutions en Néerlandais telles K3, Café Cowala, et Bob et Bobette) et un dessinateur polonais Przemyslaw Klosin, cela rappelle le célèbre duo Van Hamme/Rosinski. En outre, cette bande dessinée traite aussi de la période viking, un gage de succès déjà ? En tout cas, c’est très bien parti pour un superbe premier album (en Français car on en est déjà au second en Flandre). Ce qui fait que le deuxième tome est déjà prévu pour octobre de cette année…et le troisième pour avril 2022 !
Un scénario très original où l’on aborde la religion chrétienne venant « conquérir » les vikings qui se convertissent au nouveau dieu unique, abandonnant Thor, Odin et Freyja et acceptant d’être baptisés. En outre, le parti pris est de suivre un héros atypique car on est subjugué par Sten, un fier viking, second fils du roi, à qui tout semble réussir. Mais en coulisse, on découvre un être calculateur, ambitieux, trompeur, manipulateur mais qui donne bonne figure et en est (presque) sympathique pour le lecteur même dans ses coups fourrés.
J’ai été embarqué dans cette histoire, avec la stratégie diabolique de Sten, qui n’attaque jamais de front mais agit sournoisement pour parvenir à ses fins ; certes le procédé n’est pas noble mais après tout, à la guerre tout est permis car la guerre n’est pas un jeu et seule compte la victoire ! En outre, on découvrira que d’autres protagonistes trouvent finalement cet « enseignement » bon à suivre.
Klosin, jeune dessinateur que je découvre, nous délivre un dessin vif et dynamique avec quelques scènes de combat. En couverture, Sten sur son drakkar est terrifiant. Il est armé pour affronter les autres hordes et aller piller et tuer, et l’on est frappé par son regard intrigant, manigançant son prochain plan… Assurément un nouveau talent à suivre !
Pour les amateurs d'édition originale, dépêchez-vous car l’album n'a été tiré qu’à 5000 exemplaires et en est déjà à la deuxième édition dans certaines librairies ! Décidément, les albums de la récente maison d'édition Anspach sont généralement de (très) bons choix...
Maroulf