Episode 3
Dessinateur : Leo
Editeur: Dargaud

Après un bain et une bonne nuit de sommeil, tous se mettent en route vers le second village plus éloigné de la rivière et où les habitants se sont réfugiés. Ils y retrouvent Pad qui a pu être sauvé du torrent de boue qui les avait dispersés… Ce dernier leur annonce qu’il restera sur Samarlis quoi qu’il advienne… Les Samars leur expliquent également pourquoi ils n’aiment pas les humains et ensemble ils découvrent un mur énergétique entourant une grande zone circulaire.
Mon avis
Troisième et dernier tome cette fois pour le nouveau cycle des mondes d’Aldebaran entamé par Leo en 1994 ! Généralement les cycles que l’auteur brésilien a créé se déclinent en cinq albums (Aldebaran, Betelgeuse, Survivants, Kenya, Namibia, Amazonie) voire même 6 albums (Antarès) mais cette fois ce cycle ne compte que 3 épisodes mais de 64 planches au lieu de 46. Je suis un grand fan des mondes d’Aldebaran, mais je pense que trois tomes pour ce cycle étaient en effet suffisants. L’auteur a fait revenir Kim sur sa planète natale Aldebaran où elle rencontre Manon, elle aussi ayant vécu des histoires passionnantes et reçu une gélule de la Mantrisse. Manon devient la garde du corps de Kim, menacée par certains groupes religieux extrémistes, et ensemble ils vont étudier le cube permettant de passer directement sur une autre planète au moyen d’un portail quantique. Ils resteront bloqués sur cette planète dénommée Samarlis après que le cube ait été saboté par un terroriste.

Comme toujours, beaucoup d’animaux fantastiques, la marque de fabrique des aventures imaginées par Leo, mais toujours des créatures « plausibles ». Lors d’un entretien organisé par la galerie Huberty Breyne, Leo expliquait que ses inventions partaient d’une base possible au niveau morphologique par exemple. C’est aussi probablement grâce à cela que ces animaux très exotiques nous fascinent tant, car même extraordinaires, ils n’en demeurent pas moins imaginables.
Souvent Leo ajoute aussi une touche d’érotisme léger (pas nécessaire dans le récit mais agréable pour les yeux) que l‘on ne retrouve plus dans ce cycle, même si on retrouvera quelques fois Manon en topless... Certes Leo a toujours défendu le féminisme et les femmes fortes dans leurs décisions (aussi fortes que les hommes), mais en même temps il a presque toujours dénudé ses héroïnes à l’un ou l’autre moment…
L’auteur glisse aussi toujours des contestations politiques envers un système religieux et/ou policier et politique trop rigide et contraignant, et développe peut-être même encore plus cet aspect dans cette trilogie. On trouve aussi une explication entre les étranges similitudes entre les Terriens, les Samars et les Tsaltérians dont est issu le père de Lynn, la fille de Kim.
Au dessin, cela reste du très bon travail de Leo même si j’ai trouvé certaines cases de plans rapprochés trop vides : zoom sur la tête en gros plan et aucun arrière-plan autre qu’un fond coloré. Il me semble que dans les cycles précédents, l’auteur poussait plus loin son dessin… En revanche, on trouve aussi plus souvent des cases avec beaucoup de personnages qui cette fois sont détaillés. La différence provient peut-être aussi du fait que l’auteur travaille maintenant en numérique et plus en traditionnel à la plume… Leo s’est aussi adjoint la collaboration de Florence Spitéri pour les couleurs de ce cycle.
Au final, un cycle un peu en-deçà des autres, même si les « Mondes d’Aldebaran » demeurent une des toutes bonnes séries de science-fiction écologique à conseiller !
Le prochain cycle annoncé « Neptune » comptera deux albums axés sur Kim et Manon, nous vous en parlions déjà ici
Maroulf