Les oiseaux ne se retournent pas
Dessinateur : Nadia NAKHLE
Scénariste : Nadia NAKHLE
Coloriste : Nadia NAKHLE
Editeur: Delcourt
Amel a 12 ans, c’est une jeune fille qui a déjà subi une lourde épreuve : le décès de ses deux parents. Une seconde épreuve l’attend cependant aujourd’hui, elle doit quitter ses grands-parents qui se sont occupés d’elle pour fuir le pays en guerre.
Amel devient Nina Hudhad, c’est son nom de migrante, elle devient la sœur de son ami Yassin et de ses parents. Commence alors un long périple. D’abord en bus, puis à pied, la famille arrive à la frontière.
Au moment de traverser la frontière, Nina est séparée du restant de la famille et son GSM se casse… plus moyen pour elle de rétablir le contact avec eux, elle va devoir se débrouiller seule…
Nina va croiser la route d’Aïda, une jeune femme qui fuit son pays qui veut imposer le voile et interdire la poésie… Mais la rencontre la plus importante de Nina sera celle avec Bacem, un soldat qui refuse de continuer à se battre pour une cause qu’il ne partage pas. La guerre lui a enlevé son travail de réparateur d’Oud (une sorte de guitare)…
Bacem et Nina vont progressivement se lier d’amitié, Bacem va apprendre à l’enfant de jouer de la oud et cette musique apaise l’enfant. La route sera cependant fort longue et difficile, mais Bacem et Nina sont solidaires.
Une traversée sur un navire improbable qui mènera à un naufrage sera un coup dur pour Nina, Bacem a disparu… Nina n’a pas le choix, elle doit continuer, la route est bien plus pesante sans Bacem.
Après avoir franchi la frontière italienne, une dame la prend sous sa coupe pour l’emmener à Paris, mais c’est avec l’objectif d’en faire une prostituée. Nina doit encore fuir… Finalement, elle retrouve Aïda et sa situation peut enfin évoluer positivement…
Les oiseaux ne se retournent pas est donc une belle histoire qui nous rappelle combien la réalité de la vie de migrants est une situation qui est d’abord subie par ceux qui la vivent, dépendants de la bonne volonté d’un passeur, d’un militaire à la frontière et de beaucoup de chance.
Ce qui rend forts Nina et Bacem, c’est cette solidarité qu’ils arrivent à construire dans un monde où prime le chacun pour soi. Grâce à la musique de l’Oud, ils parviennent à s’échapper de leur réalité difficile, démontrant que la poésie et la musique sont bien plus puissantes et efficaces que la vilénie…
Soutenu entre autre par Amnesty International et la Cimade, il me semble important de donner mon coup de cœur pour la belle cohérence entre la poésie du récit, la qualité du dessin et l’humanité du message qui est transmis.