Kane
Scénariste : Christophe Bec
Dessinateur : Ennio Bufi
Coloriste : Andrea Meloni
Editeur: Les Humanoides Associés
Mon avis:
Loin d’être achevée, la série Carthago tient la route avec de nouveaux rebondissements comme en témoigne ce nouveau diptyque qui, une fois de plus, attise notre curiosité. Si on connaissait Namor the Submariner, Aquaman, Aqualad, Tempest ou en série télé "L'homme de l'Atlantide", voici venir Kane, l’homme aux mains palmées et doté de branchies, qui plonge avec les plus grands requins, voire les mégalodons. Christophe Bec nous propose ici une sorte de retour en arrière sur les origines de Kane, le père de Lou Melville mais aussi de Kim et autres acteurs d’un récit qui nous captive depuis près de 13 ans déjà. Avec ces nombreux flashes-back, ce nouvel épisode, davantage thriller fantastique qu'aventure de super héros, met bien l'accent sur les difficultés que Kane, enfant puis jeune adulte différent des autres, a pu rencontrer au quotidien, le rejet vécu comme une malédiction, puis la convoitise et la cupidité auxquelles ses capacités aquatiques surhumaines ont donné lieu, alors que lui a juste envie d'être libre. Parallèlement, le récit est l’occasion d’évoquer plus directement divers enjeux environnementaux très contemporains.
Ennio Bufi qui a succédé à partir du tome 6 aux très talentueux Éric Henninot (tomes 1 et 2) et Milan Jovanovic (tomes 3 à 5) ne cesse de nous surprendre par son dessin qui s'est encore amélioré. Les ambiances sont impressionnantes, les effets bien prononcés. Des cases riches en détails, avec une mention spéciale à l’ensemble des décors et une lecture qui bénéficie largement de cadrages et d’une mise en page presque cinématographiques. Les émotions des personnages sont très bien rendues, la tension est palpable sur plusieurs plans fixes, tout comme l’énergie lors des scènes d'action. Les couleurs d'Andrea Meloni sont de toute beauté, décors urbains, immensités marines en eaux calmes ou agitées ainsi que dans les profondeurs.