La cathédrale de fer
Scénariste : Jean-Michel Darlot
Dessinateur : Johan Pilet
Coloriste : Barthelemy
Editeur: Kennes
Le résumé de l’histoire, en quelques lignes…
La différence est qu’il a fallu seulement 2 heures pour atteindre le même résultat et que l’eau est… salée ?!? Dans les endroits préservés prolifèrent champignons, lichens et autres moisissures.
Ce qu’on en a pensé…
Jean-Michel Darlot trouve toujours un malin plaisir à mélanger monde réel ave monde imaginaire, mythes urbains et réalités ; et c’est qu’il y arrive bien le bougre !
Tous les lieux évoqués dans l’histoire existent réellement, offrant au lecteur habitué au métro parisien une double lecture très intéressante ! Le périple de notre héroïne peut donc être bien refait jusqu’à la station fantôme Haxo, qui aurait été construite dans les années ’20 du siècle dernier, à côté de la porte des Lilas.
On prend un réel plaisir à se laisser guider par le cours de cette nouvelle histoire, qui nous entraine au fur et à mesure des pages et de ses stations vers un monde de plus en plus imaginaire, un monde parallèle à notre réalité.
Si les graphismes du monde contemporain sont déjà très bien construits, le passage vers l’autre monde amène lui des représentations bien plus charbonneuses, sortes de grifouillis sombres et inquiétants. Ainsi, le Design de la Dame noire, mère des cauchemars, en est un parfait exemple, tout comme les pages rougeoyantes des visions instillées par la Cathédrale….
Certes, le graphisme « crayonné » de Johan Pilet peut surprendre de prime abord le lecteur qui ouvre pour la 1ère fois un album de Ninn ; pourtant, avec son intégration dans les plans ainsi qu’avec les couleurs, on oublie très vite ce style particulier et après 3 pages, on n’y pense même plus, happé par l’histoire et la beauté des planches/
Le final nous offre d’ailleurs un retournement de situation d’une ampleur graphique assez inédite : tout se joue entre des extrèmes : le rouge et le bleu, l’espoir et les cauchemars… Somptueux, avec l’ « explosion » de la cathédrale !
Si l’on n’est pas fan d’un simple chemin qu’un héros doit suivre pour arriver à son objectif, comme dans ce tome, force est de constater qu’après les 60 pages de cette aventure, on est quelque peu estomaqué par la puissance graphique émanant du final !
Le bémol de ce tome ? Assurément la couverture. Et encore, les couleurs et les représentations de la porte sont très bien construites, on sent bien le caractère imposant et dangereux de la chose ! Non, on en a sur les personnages qui -à nos yeux- souffrent des proportions anormales ? C’est réellement notre seul bémol sur ce magnifique tome, car on a une fois encore été entrainé sans à-coups avec Ninn…
Cette série est à offrir sans retenue aucune à un public de jeunes adolescents, bien qu’elle puisse aussi enchanter les adultes ayant gardés une certaine sensibilité aux mondes imaginaires….
Pour en savoir (encore) +…
Vous pouvez aussi visionner la vidéo de l'émission Kaboom! #24 où l’on découvre la Genèse de cette série en compagnie de ses auteurs.
Psst : Si vous achetez la 1ère édition de ce tome, un très chouette cahier graphique de 8 pages y a été inséré. Vous y trouverez foultitudes de renseignements historiques ou géographiques qui ont servi de base à la création de ce périple sous-terrain.
Magnifique cerise sur ce somptueux gâteau !
Milan Morales