Léopoldville 60
Scénariste : Patrick Weber
Dessinateur : Baudoin Deville
Coloriste : Bérengère Marquebreucq
Editeur: Anspach

Créé dans la ligne droite de Sourire 58 qui nous replongeait dans l’ambiance belgo-belge de l’exposition universelle, Léopoldville nous plonge dans l’ambiance belgo-congolaise dans le contexte tendu des revendications de la population pour la prise de son indépendance.
Les auteurs réitèrent leur exploit du premier tome en insérant une histoire captivante (peut-être même davantage que le tome précédent) dans un contexte historique particulièrement intéressant pour tout lecteur belge ou amateur d’histoire. Le récit n’occulte pas le caractère dénigrant de certains colons belges et le fait que certains y voyaient une affaire bien rentable où les excès de violence de la population locale. Des « détails » comme le manque de prise de conscience des Belges par rapport au mouvement de révolte qui gronde sont très bien retranscrits.

La ligne claire renforce ce classicisme tintinophile de la nostalgie de la Belgique de papa. Le dessin est d’une grande rigueur et clarté contribue au plaisir de la lecture. Il en va de même pour le scénario particulièrement travaillé et assez complexe, mais qui ne laisse pas le lecteur sur le bord du terrain.
L’uniforme et l’ambiance Sabena feront couler quelques larmes de nostalgie aux anciens Sabéniens même si Kathleen n’aurait probablement pas obtenu son poste d’hôtesse de l’air, car le règlement de la Sabena exigeait aux jeunes femmes hôtesses de l’air de rester célibataire…
Bref, on ne peut qu’applaudir cette performance rendue possible par ce nouvel éditeur qu’est Anspach et lui donner un coup de cœur. On ne peut qu’attendre avec impatience le troisième, et normalement dernier, tome qui fera un petit bond en arrière vu qu’il se déroulera en 1943.