BD Classic

Pepino ou Pep, de son vrai nom Josep Pep, vient de jeter le corps de son épouse Dora, qu’il a sauvagement assassinée à coups de masse, au fond d'un puits, bien loin d'Ostricht Paradise où ensemble ils s’occupent d’un élevage d'autruches. Mais lorsqu’il rentre, il tombe sur son épouse. Aucun doute, c’est bien elle qui se tient là en chair et en os devant lui et toujours aussi désagréable. C’est à n'y rien comprendre. Lorsqu'il raconte l’histoire à Isabela, sa maîtresse mais aussi sa belle-fille, Pep a du mal à la convaincre de ce qui vient de se passer. Complice et commanditaire de ce meurtre ignoble, Isabela se met aussitôt en route vers la maison familiale, bien décidée à s’en rendre compte de ses propres yeux. Effectivement, contre toute attente sa mère est bien vivante. Pepino et Isabela décident aussitôt d’aller vérifier sur place à qui appartient le corps qui se trouve dans le puits. Le moment de choc passé, ils doivent se rendre à l’évidence: ils vont devoir établir un autre plan pour se débarrasser de leur mère et épouse Dora une nouvelle fois !

Mon avis: Un album impressionnant dès les premières pages d’autant que l’assassinat s’inscrit dans un cycle qui se répète sans fin, telle une chanson dont le refrain ne cesse de revenir. Ce one shot fait dans la violence pure, le gore sans limite mais je vous rassure, c'est voulu par Zidrou qui situe l’action dans un univers des plus bizarres et sordides. Tout se passe à proximité d’un élevage d'autruches et en "famille". Pas grand-chose de sympathique, c'est clair, car ici tout est dans l’excès, le primaire, le trash, à vous glacer le sang. Ne vous fiez pas à la gentille couverture de l'autruche aux longs cils ! Ne demandez pas non plus au dessinateur Benoît Springer d'arrondir les angles, au contraire il y va fort, très fort même, à coups de couteau, à coups de masse...

Benoît Springer est maître dans l’art de restituer l’ambiance angoissante de ce thriller cynique par le choix des plans, des décors, des couleurs. Si ses personnages sont charismatiques, leur aspect est plutôt horrible et effrayant du genre de ceux qu'on n'a pas envie de rencontrer, de ceux qui donnent froid dans le dos et avec lesquels tout peut arriver.

Un récit original, étonnant, tout à fait décalé par rapport à l’ensemble de la production, à ne pas mettre entre toutes les mains, mais qu’on ne peut s'empêcher de conseiller tant il est efficace. 

A noter: un making of en fin d'album !