Série: Les Druides #3
Auteur: Istin / Jigourel / Lamontagne
Editeur: Soleil Prod.
Une chronique BD : Génération BD
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Le troisième volet de la série les Druides intitulé « La lance de Lug » vient de paraître en ce mois de juin 2007.
Taran, élève de Gwenc’hlan (Gwenc’hlan notre héros et druide détective), y poursuit sa narration des aventures qu’ils ont tous deux vécus en des temps ultimes qui virent disparaître les derniers druides du monde visible des pays de Bretagne. Il nous convie une fois encore à entrer (voix off), mais de manière plus détaillée, dans cet environnement, au combien étrange et vaste, de la mythologie celtique.
Après une confrontation violente avec le mystérieux assassin de frère Thomas qu’il ne peut finalement maîtriser, Gwenc’hlan poursuit ses investigations et découvre que les assassins des moines tout en faisant porter la responsabilités des meurtres sur les druides cherchent en réalité à s’emparer de deux de leur talismans magiques : la lance de Lug et le chaudron du Dagda.
Il découvre que la lance a été caché dans une salle souterraine de la cité d’Is uniquement accessible via une énorme et lourde porte et dont la clé se trouve autour du cou du roi Gradlon. Cette précieuse clé est dérobée, de force, par le groupe d’assassins emmené par le mystérieux prince Gurvan qui s’empare de la lance. Orpheline de sa lance protectrice, la cité semble subir la colère des dieux celtes ou bien celle du dieu unique.
Cet album met aussi la lumière sur la « modernité » du druide Gwenc’hlan qui dès l’instant où il pris conscience du danger de voir disparaître définitivement toutes les légendes du vieux monde celtique (son vieux maître le lui confirmera aussi), organisa, contrairement au principe qui interdit les druides de figer la pensée par écrit, leur transcription sur papier et même leur archivage secret.
Thierry Jigourel et Jean-luc Istin nous font entrer ici dans une des légendes les plus importantes de la mythologie celtique : celle de la lance du dieu suprême Lug, arme terriblement mortelle qui normalement est inséparable du chaudron du Dagda rempli de sang. Il faut qu’elle y soit plongée pour éviter qu’elle ne détruise tout autour d’elle.
Avoir prévu une aide lexicale en fin d’album permet au lecteur de mieux appréhender le récit dense en mythologie celtique. Et même si les nombreux renvois nécessaires à la bonne compréhension sont de nature à fragmenter le récit, une éventuelle seconde lecture sera alors considérée que comme un plaisir supplémentaire plutôt que comme un effort obligatoire et contraignant.
Jacques Lamontagne, parvient ici une fois encore à illustrer de manière impressionnante ce récit dense, haletant et très dynamique. Certaines pages comprennent qu’une ou deux cases « grandioses», imprégnant ainsi le récit d’une dimension épique et dramatique. Il s’agit ici d’un graphisme « total » d’un réalisme très appréciable. Un vrai travail d’artiste !
Les talismans étant nombreux dans la mythologie celte, les auteurs nous réservent sans soute encore de nombreuses surprises en la matière.
Bonne lecture aux aficionados du genre !
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