Série: James Boon 07
Auteurs: Gabella / Audibert
Editeur:
Une chronique BD : Génération BD
Retour au temps de la flibuste et des colonies britanniques aux Amériques. Pas d’internet, pas de téléphone, on communique par pigeons. Les sujets de sa racieuse majesté ont le meilleur réseau de communication par pigeons du monde, Echelon. Il s’agit d’une amélioration technique prodigieuse qui consiste à remplacer le mat d’un navire par une échelle pour que les volatiles puissent s’y poser où que soit le navire.
L’attaque de ce réseau par un groupe de pirates qui a trouvé le moyen de piéger les pigeons rend l’empire aveugle et vulnérable, devant un tel péril, les plus hautes autorités décident de créer une agence d’agents secrets.
Au même moment, dans l’école d’officiers de marine de Santa Jill, James Boon, matricule 07 vit caché, seul homme au milieu de filles. Sa curiosité et son envie de quitter cet enfer peuplé de femmes-marins vont le pousser à suivre sa camarade 08 hors des murs de Santa Jill et c’est ainsi qu’il se lancera dans l’aventure et dans la sauvegarde du trésor britannique.
Jusque là, bof, une aventure qui fleure bon les années 50 et les rebondissements feuilletonesques dignes d’une bibliothèque verte. C’est heureusement aller trop vite en besogne que de conclure de la sorte. Les yeux de W (pour comprendre le titre, une seule technique : lisez la bd !) est en réalité un récit totalement décalé où les références « cultes » volent de pages en pages entre les pigeons d’origine espagnole (la nuance échappe souvent au profane) et les jeux de mots, parfois surprenants, qui se glissent de cases en cases.
Petit bémol cependant au niveau du dessin et de la mise en couleur. Une paire d’yeux formés au dessin réaliste pourra avoir du mal à accrocher à l’anatomie volontairement déréglée des personnages. La seule explication qui me vienne au clavier serait une volonté d’adéquation entre dessin et scénario : décalage et second degré. Dans cette veine, les allusions musicales dont l’album est rempli marchent bien, et l’on se retrouve à chercher dès que l’on peut la chanson à laquelle telle ou telle case pourrait renvoyer.
Globalement donc, une impression positive sur cet album qui, s’il ne révolutionne pas la bande dessinée humoristique, ce qui n’est d’ailleurs pas son but non plus, permet de passer un bon moment.
Instantané :
Un personnage devant un pigeonnier en flamme :
« Tout ce qui touche aux pigeons est décidément devenu bien volatile.. »
Perdu entre deux phylactères au milieu d’une case… et ça continue sur 48 pages !
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