Pilote Sacrifié
Scénariste : Shoji Kokami
Dessinateur : Naoki Azuma
Editeur: Delcourt
Résumé :
Par amour pour les avions, Sasaki Tomoji est devenu pilote. Lorsqu’il intègre l’escadrille Banda, sa mission est simple : se sacrifier. Mais une fois au front, le capitaine Iwamoto Masuo s’oppose à ces “attaques spéciales”. Il projette en secret de larguer leurs bombes... Sasaki ressortira vivant neuf fois.
Avis :
Le premier tome de la nouvelle série Pilote Sacrifié parue chez Delcourt/Tonkam nous avait laissé une forte impression. Cette adaptation du roman de Shoji Kokami reprenant l’histoire vraie de Sasaki Yuji, un pilote kamikaze durant la Seconde Guerre mondiale ne pouvait pas nous laisser indifférents.
Dans le deuxième volume, nous retrouvons l’escouade de Sasaki en route pour les Philippines. L’ambiance est toujours maussade depuis qu’il ont appris que leur mission était une mission suicide, mais chacun garde espoir depuis qu’ils ont décidé de trouver un moyen pour dégager la bombe de leur avion sans devoir s’écraser avec elle. Seulement, ce moyen n’a pas encore été découvert…
Encore une fois, l’auteur nous montre la parole absolue détenue par les autorités militaires sur leurs soldats, tels des rois plaçant leurs pions… L’histoire de ce général faisant faire 400 km en solo au capitaine pour lui dire une phrase d’encouragement et nommer son escouade « Banda » nous a atterrés. Pendant ce temps, l’équipe sur le front se faisait bombarder par l’ennemi en son absence.
« Pour le commandant, notre vie à tous n’est qu’un pétale tombant et virevoltant d’une branche de cerisier… Faites en sorte de vous disperser joliment… Voilà ce qu’il suggérait. »
De plus, cette escadrille d’attaque spéciale n’avait pas reçu l’aval de Sa Majesté, sinon elle aurait reçu le nom « Iwamoto ». Cette formation restait « officieuse ». Ce qui veut dire qu’ils étaient considérés comme volontaires pour cette mission, alors qu’ils n’étaient là qu’à cause d’un ordre. Floués jusqu’au bout… Entre autres mensonges, celui du 30 octobre 1944 où le Premier ministre Koiso Kuniaki tint un discours grandiose devant un auditoire populaire : les aviateurs ont coulé ou endommagé quarante et un transporteurs américains en un seul combat. En fait, un porte-avion avait été légèrement endommagé, deux croiseurs gravement touchés et aucun navire coulé… Des déclarations gouvernementales mensongères et un haut commandement féodal, voilà ce qu’était cette guerre du côté nippon.
Finalement, un moyen de larguer les bombes sans crasher l’avion fut trouvé grâce à l’aide de mécanos sur place… et ce, grâce au capitaine Iwamoto. Cet homme se dévouait totalement pour son équipe, lui redonnant ainsi espoir et sourire. Mais, c’était sans compter les ordres stupides du général « roi » qui va mener la moitié de l’escouade vers la mort…
C’est ainsi que finit ce deuxième tome qui nous aura tenus en haleine tout du long. Encore une fois, avec ce même sentiment de dégout envers ces politiques et de tristesse pour ses soldats dans la poitrine.
Dix volumes de cette série sont déjà parus au Japon et le troisième sortira chez nous en août. Nul doute qu’il ne nous laissera pas de marbre…