Rani Lakshmï Baï
Scénariste : Simona Mogavino
Scénariste : Arnaud Delalande
Dessinateur : Carlos Gomez
Coloriste : Luca Saponti
Editeur: Delcourt
En 1853, le Maharaja de Jhansi, état princier de l’Inde coloniale, se meurt. Sa femme, la reine Lakshmi Bai, et lui-même, ont adopté un enfant peu de temps avant sa mort pour assurer la succession du trône. La Rani décide de régner jusqu’à ce que son fils soit en âge de devenir Raja
Mais les anglais en ont décidé autrement, pour eux tous les moyens sont bons pour procéder à des annexions définitives et ainsi supprimer le pouvoir des princes autonomes
Pour s’emparer de Jhansi, la Compagnie britannique des Indes refuse de reconnaitre le fils adoptif du couple en tant qu’héritier du trône en invoquant la doctrine du lapse mise en place par le gouverneur lord Dalhousie au cours de son administration. Le principe permettant de faire tomber dans le giron anglais les États dont les princes n'ont pas d'héritier légitime en ligne directe.
Comme pour le 1er tome , les auteurs commencent l’album au moment ou la Rani est dépossédée de son royaume par les anglais et quitte le palais en compagnie de son fils .
A nouveau elle remonte le temps et relate la suite des évènements après son accession au trône jusqu’à la perte de celui-ci .
Dans cette biographie romancée Simona Mogavino et Arnaud Delalande nous dépeignent à nouveau une jeune femme au caractère fort, déterminée, se révoltant contre les agressions et le mépris des anglais envers les mœurs et coutumes indiennes
S’il est vrai que certaine coutume tel le sati ou même le système de castes peut choquer les européens que nous sommes, il faut reconnaître que certains anglais n’ont pas fait dans la dentelle durant la colonisation, les auteurs nous le montre parfaitement en faisant interagir la vision du major Ellis souhaitant apaisé les tensions en respectant les indiens en opposition à celle de son lieutenant qui n’hésite pas à utiliser la violence pour les soumettre
Les rapports entre les princes locaux et la toute puissante Angleterre sont complexes et la relation ambiguë entre la Rani et le major Ellis ajoute une touche au suspense . Ajouté à cela les magnifiques dessins de Carlos Gomez , qui ne lésine pas dans les détails, et les splendides couleurs de Luca Saponti , on obtient un récit prenant et dynamique
Même si on se doute de la fin de cette histoire (l’indépendance datant de 1947) je suis impatiente de lire le troisième tome