Sixième époque
Dessinateur : Jean-Pierre Gibrat
Scénariste : Jean-Pierre Gibrat
Coloriste : Jean-Pierre Gibrat
Editeur: Futuropolis
Dernière période (époque) pour la saga en six tomes de Mattéo, celle-ci couvre la période de septembre 1939 à juin 1940. Avec le brio qui le caractère, Gibrat nous emmène dans l’histoire, mais surtout avec l’histoire de son héros qui grandit encore en humanité dans cet épisode, laissant entrevoir ce qu’il cache comme sentiments derrière son attitude faussement bourrue et distante.
J’avoue être aun fan inconditionnel de cette série et je trouve que l’auteur n’a pas manqué de marquer d’une belle manière l’issue de cette saga. Dans une interview, Gibrat explique que depuis le tome 1, il avait en tête la réplique finale du tome 6 ; ce qui démontre toute l’importance qu’il consacre à donner une dimension humaine au récit. La scène des retrouvailles entre Mattéo et sa mère et la relation avec Amélie, la femme « à côté de sa vie » sont des moments très beaux, tout en pudeur et en sincérité…
Si Jean-Pierre Gibrat pose son regard désabusé sur la guerre et les causes perdues, il compense cette « déprime » par sa vision positive de l’homme, son attachement à des valeurs même si elles sont parfois désespérées…
Que dire de la qualité superlative des dessins ? A 68 ans, l’auteur démontre toute sa maîtrise. Chaque planche est un régal pour l’œil et on ne parlera pas de la mise en couleurs (avec toutes les nuances que Gibrat met dans les scènes semi-obscures entre autres)… Cet album ne mérite pas un coup de cœur, mais deux. Le premier pour ce tome particulièrement intense et le second pour cette série en six tomes que tout amateur de bande dessinée se doit de posséder dans sa bibliothèque !