Squish Game
Dessinateur : Baba
Scénariste : Baba
Scénariste : Lapuss
Coloriste : Tartuff
Editeur: Kennes
L’histoire de ce tome, en quelques lignes… par l’éditeur
Que se passe-t-il quand on n’a plus un rond dans ses chaussettes trouées ?
Généralement pas grand chose… Mais lorsqu’un sadique a l’idée d’offrir de l’argent pour jouer à des jeux stupides, l’humain ne déçoit pas, et ils sont plusieurs à accourir...
Pétanque ou Échecs, Marelle ou Chifoumi, qui prendra le risque de se faire latter les parties pour quelques billets ?
Ce qu’on en a pensé…
Totalement hypé par la série Netflix, nos attentes quant à cette sortie étaient hautes…
Le dessin de Baba est caractéristique et à un style très facilement identifiable. On lui doit notamment « Le Piou », « Bon chien ! » ou encore « Space Wars ». Son graphisme ne laisse pas indifférent.
Lapuss & Baba sont eux aussi habitué à collaborer ensemble sur des scénarios : preuve en est la très bonne série « Putain de chat ».
Pour réaliser un album de ce type, le processus créatif est particulier : le scénariste regarde l’œuvre originelle (ici donc la série), en extrait le fil rouge qui lui servira de colonne vertébrale pour son travail et sur lequel il vient ensuite greffer des gags en même temps (on retrouve ce procédé notamment dans les sessions d’impro’).
Les auteurs avaient déjà expérimenté cette méthode sur leur précédent opus : « Space Wars ».
Le résultat est là : en 3 mois, cet album était prêt !
Mais c’est malheureusement là où on a un souci: Kennes et ses 3 auteurs nous ont habitués à sortir des ouvrages lèchés, peaufinés.
Ici, on a plus affaire à de la « Fast-Lecture », ce que nos parents appelaient de la « littérature de gare ».
Nous n’avons rien contre, mais on est surpris de trouver ce type de littérature chez cet éditeur qualitatif.
Et c’est là où manifestement le bas blesse : 3 mois, c’est peu pour un projet BD ! En mettant de côté la partie la plus chronophage dans la conception d’un album (le dessin !), un scénario a besoin de se peaufiner : on réalise un 1er jet, un brouillon, on en discute, on y réfléchit… on gomme des gags, on les réarrange ; parfois (souvent) on sabre dans le texte, dans les dialogues…
On sent qu’ici tout a été fait vite, dans l’urgence, afin que l’album sorte quand la hype de la série serait encore un tantinet présente dans l’esprit des lecteurs.
Au final, à qui s’adresse cet album ?
Tout d’abord, il ne sera compréhensible que par ceux qui ont vu (et aimé) la série. Ensuite, on peut rayer 2 autres catégories de lecteurs :
- Les plus jeunes (8-12 ans) : en cause la violence et la vulgarité qui sont omniprésentes dans les gags.
- Le public adulte : qui est habitué à un humour (même parodique) beaucoup plus fin. A titre personnel, pas un seul gag ne nous a amusé !
Seul, l’ado de 14-16 ans nous semble être à même de réceptionner et trouver plaisir dans ces planches.
La seule note satifaisante que nous tirons donc de ce one-shot est le travail graphique de Baba, qui a réalisé la prouesse de sortir ses 44 pages en si peu de temps.
Milan Morales