Sur un fil
♥ Coup de cœur ♥
Scénariste : Philippe Girard
Dessinateur : Philippe Girard
Editeur: Casterman
Mon avis
Léonard Cohen, artiste canadien décédé en 2016, est un chanteur à la voix grave reconnaissable, l’un des plus grandes voix du XXème siècle ! Je me souviens l’avoir découvert fin des années quatre-vingt lorsque ma maman écoutait son cd « I’m your man » à la maison. (et je découvre à la lecture de ce livre l’origine de la photo de couverture du cd !).
Sa magnifique voix de basse et avec un phrasé anglais très bien articulé me permettant de comprendre une partie de la chanson sans avoir recours au texte du livret. Je me souviens notamment très bien de « First we take Manhatan » et « Everybody knows ». Et lorsque plus tard j’ai découvert que « Hallelujah » chanté par Jeff Buckley était en réalité sa création, ce fût un choc ! C’est en effet une magnifique chanson, une de mes préférées, et que je souhaite entendre à mon enterrement ! Reprise par de très nombreux artistes, la version a capella du groupe Pentatonix est magistrale !
Philippe Girard est un auteur québécois peu connu par chez nous mais qui a pourtant réalisé une quinzaine d’albums, mini-récits et fanzines. Son style ligne claire se rapproche de celui de son compatriote Rabagliati dans sa série « Paul ».
Il nous offre une biographie du chanteur canadien très inspirée, partant de sa mort en 2016 pour progressivement passer en revue ses souvenirs, n’hésitant pas à incorporer les paroles que Cohen a lui-même écrit comme cette lettre à Marianne Ihlen (page 28).
Cette construction du récit nous permet de découvrir un artiste aimant les femmes, dépressif, addict aux médicaments, fumeur et buveur invétéré, torturé, mais aussi poète génial. Son titre « sur le fil » convient à merveille tant on découvre que c’est toute sa vie qui tenait en équilibre sur un fil, n’hésitant pas à remonter lorsqu’il tombait. Car léonard Cohen semble avoir connu plusieurs vies, annoncé mort plusieurs fois, toujours il a renaît comme un phœnix.
Il connût des hauts et des bas, mais a toujours su rebondir ; auteur de succès comme Suzanne, So Long Marianne, Hallelujah, il découvre le son des synthétiseurs en 1988, joue dans Miami Vice (sic !), mais floué par ses agents il remonte sur scène en 2008 après 14 ans d’absence ! Il a dans sa carrière croisé notamment Lou Reed, Janis Joplin, Phil Spector et Jeff Buckley.
L’histoire de la chanson « Hallelujah » est extraordinaire puisque Cohen l’écrit début des années quatre-vingt, avec 80 couplets écrits en deux ans (sic !), avant de déterminer les 5 couplets finaux. Mais c’est grâce à la reprise par John Cale des Velvet Underground par certains couplets que la chanson est remise en lumière vers 1990, et surtout la réinterprétation par Jeff Buckley peu après permet enfin au titre d’exploser !
Bref, j’ai vraiment apprécié cet ouvrage de 114 pages qui m’a permis d’en apprendre davantage sur cet artiste canadien (Philippe Girard a insisté sur ce point, la couverture reprend notamment Léonard Cohen passant devant « Ben’s Deli », un restaurant canadien connu), et également de me replonger dans l’écoute de plusieurs morceaux pendant la rédaction de cette chronique. L’auteur a par ailleurs annoncé qu’un second tome est en préparation.
Merci Monsieur Girard et Casterman ! A conseiller absolument aux fans et à découvrir pour tous les autres !
Maroulf