Le temps perdu
Scénariste : Séverine Gauthier
Dessinateur : Clément Lefèvre
Editeur: Soleil

Mon avis
Epiphanie a légèrement grandi depuis le tome précédent, et elle a pu vaincre sa peur mais ce faisant elle est devenue trop sérieuse et n’a pas d’amis. Face à la question de savoir qui inviter pour son anniversaire, elle se liquéfie littéralement et passe en gouttelettes de pluie dans son monde de rêves.
Dans ce monde imaginaire, le docteur lui explique que sa peur l’a rendue trop grave, trop sérieuse pour son âge et qu’elle l’a empêchée d’être une enfant et de se faire des amis comme tous les enfants. Seule solution : retomber en enfance en rattrapant le temps perdu.
L’explication du docteur avec sa présentation graphique est tout simplement magnifique !
Pour rattraper le temps perdu, en sautant dans le vide, Epiphanie doit se débarrasser de son sérieux en retirant ses chaussures. Car la trouvaille de la scénariste Séverine Gauthier est d’avoir placé le sérieux dans les chaussures de chacun ! Et chez Epiphanie, ses souliers pèsent excessivement lourd tant son sérieux est grand.

9 ans à récupérer, c’est plus difficile et notre passeur de temps doit donc régler beaucoup de paramètres avec ses différentes horloges et coucous, pour fixer le bon moment. Il ne reste plus qu’à notre héroïne à glisser sur un grand toboggan, et tout réussit presque parfaitement…sauf que sa peur la rattrape et la fait chuter. A nouveau, graphiquement c’est très bien amené avec la peur matérialisée tel un chat qui saute et attrape Epiphanie qui flotte dans les airs...et chute !
Dans le fond du ravin, elle découvrira le parc Epiphanie land, abandonné telle l’enfance d’Epiphanie. Mais les nombreuses attractions effraient encore Epiphanie qui n’acceptera que de tenter le double huit qui l’expédiera dans la lune. Être dans la lune, typique des enfants « normaux » mais pas pour Epiphanie ; encore une belle trouvaille de notre scénariste !
On abordera aussi le cinéma, la construction d’une cabane dans les arbres, le jeu du loup ou tout simplement faire de la balançoire… toutes des activités typiques des enfants mais qui ont fait défaut à Epiphanie qui n’a donc pas pu se faire des amis.
Grâce à son beau graphisme (il illustre de nombreux ouvrages pour la jeunesse), et qui fait penser aussi à « Carnets de Cerise », Clément Lefèvre parvient à nous emmener dans cette belle histoire fantastique autour des peurs d’enfants.
Vraiment la superbe collection Métamorphose dirigée par Barbara Canepa (Sky Doll) recèle des pépites !
Maroulf