Effet miroir
Scénariste : Makyo
Dessinateur : Laval NG
Editeur: Delcourt

Mon avis
Le pitch et la couverture m’avaient séduit, mais j’avoue sortir assez mitigé de la lecture de cet album que j’ai pourtant lu d’une traite.
En effet, ce livre de 88 pages raconte pour l’essentiel une course poursuite en forêt entre un motard et un joggeur, avec aussi il est vrai quelques flash d’une prison et d’une cellule carcérale.
Beaucoup de cases et de planches muettes, uniquement rythmées par l’action, la course, les chutes, le tout dans des couleurs rougeâtres, orangées et bleutées. La mise en page est rythmée et dynamique, les vues et les plans sont très variés pour que l’on plonge dans la traque, malgré un dessin de Laval LG qui m’a surpris ! De face, gros plan, vue de côté, du motard puis du joggeur, le lecteur est pris dans l’engrenage de la peur du joggeur.

La superbe couverture est engageante mais ne reflète pas du tout le dessin à l’intérieur ! Pourtant, j’avais bien aimé sa participation au cycle 4 de « Balade au bout du monde » ainsi que les deux tomes de « Parallèle » parus chez feu Sandawe et réédités sous le titre Alter » il y a peu chez Drakko (chronique ici). Mais ici, j’ai eu du mal avec son dessin ou peut-être à cause de la couleur ?
Le récit de Makyo part du prétexte scénaristique suivant : connaître la faiblesse de son ennemi alors qu’il en ignore lui-même la nature. Sur cette base, il projette ses deux protagonistes principaux l’un contre l’autre, dans une confrontation à moto et en joggant. Cette situation n’est pas sans rappeler le premier film de Spielberg intitulé « Duel » inspiré de la nouvelle éponyme de Richard Matheson, et dans lequel un camionneur pourchasse un automobiliste sur les routes du désert de Californie. Dans notre album, le récit se déroule en forêt mais le suspense et la course-poursuite ont la même trame. Louis Ferrant ignore tout de son poursuivant alors que ce dernier semble très bien le connaître.
Au final donc, j’ai été assez déstabilisé par le dessin de Laval LG malgré une plongée immersive dans le récit grâce à l’action et les cadrages qu’il a pu réaliser.
Maroulf