Les Déserteurs
Scénariste : Christophe Bec
Dessinateur : Erion Campanella Ardisha
Coloriste : J. Nanjan
Editeur: Soleil
Le résumé du #6 en quelques lignes…
Parfaitement adapté à leurs conditions, l’opinion publique mondiale voit d’un très bon œil cette avancée techno-guerrière : pas d’humains employés comme chair à canons… Pas d’états d’âmes donc !
De plus, afin d’éviter les dommages collatéraux, les humains ont déplacé le théâtre de cette guerre sur une lointaine planète désertique : Gylippe 7.
Ce qu’on en a pensé…
La thématique des Androïdes vivant parmi les humains n’est pas neuve ; notre scénariste amène cependant ici un regard neuf en nous confrontant à une réinterprétation des 3 grandes lois de la Robotique d’Isaac Asimov[1]…
Dans ce One-shot, la réflexion est orientée vers l’acquisition d’une conscience propre par une arme artificielle et dans le danger qu’elle pourrait représenter pour ses créateurs en établissant ses propres choix, selon ses propres critères !
Pourtant, sur le plan de l’éthique, toute vie consciente doit pouvoir accéder à son libre arbitre…. Situation bien cornélienne quand la créature devient l’égale du créateur…
Le travail graphique d’Erion Campanella Ardisha est très en phase avec ce type d’univers : anguleux, stoïques dans les visages humains, il prend toute sa dimension lorsqu’il met en images les androïdes (ce qui tombe bien au vu du nombre d’êtres robotisés ou de vaisseaux au cm2 de ses planches.
La mise en page est dans les classiques actuels des productions Soleil, sans fioritures mais sans grandes recherches non plus.
On a aussi bien aimé la mise en couleurs des planches et leurs variations selon les différents univers (humains, mantas, androïdes)…. Là aussi du grand classique, mais efficace !
Pour les habitués de la série, on reste toujours dans le même type d’histoires, amenant surtout le lecteur sur la piste d’une pensée « Asimovienne »… La construction scénaristique est efficace et permet de nourrir abondamment notre réflexion.
Sur un plan plus global, on avait adoré la 1ère saison de la série ; avec cette nouvelle saison, on est quand même un cran en-dessous, tout en restant d’excellents one-shots plaisants à lire. Attention : vous l’aurez bien compris : « Androïdes » n’est pas à conseiller pour un lectorat plus jeune que 16-17ans, de par sa complexité intrinsèque et la violence morale ou physique qui peut surprendre un trop jeune lecteur !
[1] 1°) « Un robot ne peut porter atteinte à un être humain » - 2°) « Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres entrent en contradictions avec la 1ère loi » - 3°) Un robot doit protéger son existence dans la mesure où cette protection n’entre pas en contradiction avec la 1ère ou la 2ème loi ».
Pour en savoir (encore) + …
- La bande annonce de la série, par les éditions Soleil
- Un coffret regroupant les 4 1ers tomes de la série (la première saison) est annoncé.
CHRISTOPHE BEC
EST NÉ À RODEZ EN 1969. IL RÉSIDE DANS LE TARN.
Contaminé très tôt par le virus de la bande dessinée, Christophe Bec apprend en autodidacte et publie quantité de planches dans des fanzines pendant une dizaine d’années. Il signe son premier contrat aux Éditions Soleil avec Dragan, sur un scénario d’Éric Corbeyran. En 2008, il lance sa série de science-fiction qui le révèle au grand public : Prométhée. Chez Soleil, il a aussi publié Deepwater Prison, L’Aéropostale et Le Monde perdu. 2017 est une belle année pour le scénariste qui sort deux nouvelles séries, toujours chez le même éditeur : Le Fulgur et Olympus Mons. En janvier 2019, il publie le premier tome de Spider, l’histoire d’une flic qui va mener une enquête sur un drogue meurtrière qui fait des ravages à Détroit.
ERION CAMPANELLA ARDISHA
EST NÉ EN 1980 EN ALBANIE. IL RÉSIDE EN ITALIE.
Erion Campanella Ardisha, né en 1980 à Durres en Albanie, a passé son enfance en Sicile où il a déménagé à l’âge de 11 ans. Deux ans après son arrivée en Italie, la passion pour le dessin et la bande dessinée le poussent à expérimenter cet art en autodidacte jusqu’à l’âge de 21 ans où la rencontre avec l'artiste BD Bonelli Giuseppe Franzella lui permet de rajouter de la technique à l’expérience jusqu’alors acquise. En 2011, il débute sa carrière chez Soleil, auprès de Jean-Luc Istin, ce qui l'amène à concevoir les séries Troie, Médicis et Androïdes.