Ailefroide Altitude 3954
Scénariste : Rochette
Coloriste : Rochette
Editeur: Casterman
Le jeune Rochette n’est pas un enfant particulièrement facile ou sociable. Il faut dire qu’il vit seul avec sa mère depuis que son père est décédé pendant la guerre d’Algérie. Sa vie va cependant changer lorsqu’il va se découvrir une passion pour la montagne et l’escalade.
Initié par son ami Sempé, les deux compères vont se fixer des buts de plus en plus ambitieux. Bien qu’il soit placé en internat par sa mère suite à une attitude assez confrontante avec ses professeurs, Rochette n’hésitera pas à faire le mur (avec son matériel de rappel) pour rejoindre son comparse et poursuivre les expéditions …
Leurs épopées sans cesses plus ardues se heurtent néanmoins à un défi qui semble impossible : gravir le massif d’Ailefroide par la face Nord, peu d’alpinistes même chevronnés s’y sont attaqués.
Le temps passe, les deux amis se perdent un peu de vue et Rochette continue ses « grimpettes » avec un dénommé Zarta jusqu’au jour où il apprend que celui-ci est décédé dans un accident de montagne…
Eric Larochette-Joubert propose à Rochette devenir son compagnon d’alpinisme, les deux jeunes hommes enchaînent des expéditions de plus en plus risquées et il en faut parfois peu pour que ce soit au péril de leur vie. Suite à une alerte très chaude, Larochette-Joubert arrête sa collaboration qui est reprise par Bruno Chardin. Tous deux décident de s’attaquer à Ailefroide…
Pendant l’ascension, une petite erreur précipite Larochette dans une pente vertigineuse, Rochette ne peut qu’être entraîne par la cordée. Les deux hommes aboutissent sur un rocher qui leur évite le précipice, Rochette s’en sort bien mais son compagnon a une blessure assez conséquente.
Si pour la première fois, Rochette a vu la mort de près, sa soif des sommets n’est toujours pas apaisée. Il décide de gravir seul mais cette aventure finit vite mal. N’ayant pu éviter une pierre qui tombait de plus haut en pleine ascension, Rochette a la machoire emportée et la langue sectionnée. De quoi passer de longues semaines à l’hôpital avant d’envisager de retourner affronter les sommets et… faire de la bande dessinée !

Ailefroide est un long récit de 284 pages. Je n’ai pas pu m’empêcher de faire un parallèle avec le sommet des dieux publié en 5 tomes de Jiro Taniguchi. Dans les deux ouvrages, on ressent une passion pour la montagne, un effort physique très conséquent et un danger qui peut survenir à tout moment.
Certes la montagne dessinée par Taniguchi n’est pas la même que celle de Rochette. Chez ce dernier, elle semble plus dure et plus abrupte, plus sombre peut-être aussi car même la neige ne semble pas si éblouissante que cela… Dans les deux cas, le récit illustre le dépassement de l’être humain dans ses efforts.
Si vous êtes un passionné de montagne ou d’alpinisme, je suis certain qu’Ailefroide vous plaira… Moi qui ai rapidement le vertige, je ne peux que rester admiratif et pantois par rapport à l’exploit mais aussi effrayé par cette douce folie qui anime ces personnes qui veulent toujours aller plus haut, affronter des pentes toujours plus escarpées,… On comprend mieux pourquoi certains en perdent la vie.
