Varso-vie
Dessinateur : David Evrard
Scénariste : Jean-David Morvan
Scénariste : Séverine Trafouël
Coloriste : Walter
Editeur: Glenat
Astar Berkenbaum, jeune maman, explique à sa fille ce qui a constitué sa jeunesse…Le fait qu’elle a appris en 1947 qu’elle n’était pas polonaise et ne s’appelait pas Oliwka Lipietz, que ses parents étaient en fait ses parents adoptifs qui l’avaient adoptée pour la protéger du régime nazie, qu’elle n’était pas chrétienne mais juive…
En 1947, il ne faut plus fuir les allemands en Pologne mais bien le régime soviétique qui haïssait toutes les religions. L’objectif est d’atteindre la Palestine…
Après être passée à l’ouest, le voyage d’Astar ne sera pas de tout repos. Elle sera parquée dans des camps provisoires où les américains ne savaient pas quoi faire de ce grand afflux de réfugiés. Elle partira en bateau pour la Palestine mais celui-ci sera renvoyé en France car les anglais voyaient d’un mauvais œil le débarquement de ces personnes sur un territoire qui ne leur appartenait pas. Les réfugiés ont fait la grève de la faim et été renvoyés dans des camps par les anglais suite à ce mouvement. Comme ils refusaient de donner leur identité, ils n’ont pas reçu de vêtements d’hiver ni de bois de chauffage, revivant des conditions proches de celles que leur faisaient vivre les allemands.
La fin de ce calvaire est arrivée le 14 mai 1948, lorsqu’a été proclamé l’indépendance d’Israël. Astar avait enfin un endroit où se poser…
Janvier 1944, Irena arrive ensanglantée chez une ami pharmacien. Elle vient de subir une longue période d’emprisonnement où elle a dû travailler comme blanchisseuse mais surtout où elle a subi de terribles tortures. Irena assistera à une mise à mort de type loterie (une prisonnière sur trois était abattue) et ne pourra rien faire lorsque sa meilleure amie sera abattue.
Grâce à la complicité d’un soldat allemand corrompu, Irena donc pu s’échapper. Infatigable, elle reprend son combat pour évacuer le ghetto de Varsovie alors qu’il y règne une lutte sans merci entre les allemands et la population juive qui tente de lui résister. Elle apprend aux enfants qu’elle a sauvés à pratiquer le rite chrétien afin que les allemands ne se doutent pas qu’ils sont juifs. Enfin, elle rejoint la résistance qui entend mener la vie dure aux allemands alors que la fin de la guerre approche…

Troisième tome de la vie d’Irena Sendlerowa (ou Sendler c’est selon), le scénario est un peu décousu par rapport aux deux premiers tomes car on passe de la période d’après-guerre pour faire un come-back sur la période qui clôturait le tome 2… Si la dimension historique reste très intéressante, j’ai trouvé personnellement cet album un peu moins intense même s’il n’en demeure pas moins très salutaire et d’une actualité malheureusement encore fort présente.
En effet, comment ne pas faire un parallèle entre cette population juive refoulée de partout car personne n’en veut et le drame vécu par les milliers de migrants ? Comment ne pas rester insensible à ce don de soi qu’a donné Iréna qui n’a pas hésité à mettre sa vie en danger et subir la torture pour sauver 2500 enfants ?
On peut difficilement rester insensible aux actes de barbarie perpétrés par les allemands et cela pose question de savoir qu’en Syrie des actes probablement très proches sont commis de nos jours. Le dessin très juste de David Evrard (connu pour Max et Bouzouki) fait mouche.

Parce que notre monde à besoin de multiples Irena, parce que les causes les plus justes sont souvent les plus difficiles, achetez les trois tomes les yeux fermés et prêtez les à votre entourage comme cela, Irena Sendlerowa qui est décédée en 2008 n’aura pas tout fait cela en vain !
Phylact